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Mardi de la 17ème Semaine du Temps Ordinaire (Mt 13, 36-43)

30 juillet 2024.

Ce sont les disciples – c’est-à-dire chacun de nous – qui sont les premiers destinataires de cette interprétation. C’est à eux que Jésus s’adresse et ici particulièrement. Dans cette interprétation allégorique, le bon grain n’est plus la parole, mais les fils du Royaume, celles et ceux que le Royaume a engendré qui ne sont plus qualifiés de disciples. Ils sont invités à être ‘fils’ à l’image du Fils de l’Homme, c’est-à-dire à mettre en œuvre la volonté du Père jusque dans l’humilité et l’humiliation (Mt 12,46-50).  

Ils sont le bon grain appelé au salut. Ils ne sont ni le salut, ni les sauveurs, ni les juges, pas même moissonneurs. La parabole insiste sur l’auteur de ce jugement final : le Fils de l’Homme, ici glorifié, comme le suggère la mention des anges. C’est à lui qui revient, au temps voulu, de séparer le bon grain de l’ivraie, et nul autre.

L’interprétation emprunte au langage des images apocalyptiques très répandues au temps de Jésus.  Ce temps du jugement est à venir. Ce dernier n’a pas pour seuls critères une attitude éthique irréprochable ou une fidélité à la Loi de Moïse. L’interprétation de Jésus désigne les justes comme étant ceux qui se sont mis du côté du Fils. C’est tout. Ils ne sont pas qualifiés par un comportement. A l’inverse, les fils du Mauvais, de l’ennemi, sont définis par leur opposition vive aux fils du Royaume, ils sont celles et ceux qui veulent sa chute, sa perte…

Jésus ne désigne pas qui sont ces fils du mauvais. Cependant la parabole de l’ivraie fait partager le même champ aux uns et aux autres. Au commencement ils sont indistincts et s’entremêlent au temps de la moisson. Les fils du mauvais peuvent revêtir bien des figures : ces ennemis manifestes dans ce monde païen, ces opposants qui partagent, au temps de Matthieu, la même synagogue, et peut-être même ceux qui appartiennent à la même communauté chrétienne que les fils du Royaume. Ce Royaume des Cieux qualifié maintenant et humblement de Royaume du Père.

La parabole n’est pas une allégorie figée, ni (et fort heureusement) une prédiction divinatoire. Elle exhorte chacun qui l’écoute et l’entend à la conversion et à la persévérance :  Celui qui a des oreilles, qu’il entende !