Le mot de bienvenue

Le Monastère Sainte-Marie de Bouaké est situé à proximité de la ville de Bouaké (environ 1 500 000 habitants, seconde ville de la Côte d’Ivoire) ; il a été fondé en 1960 par les moines de Toumliline au Maroc et il est le seul monastère masculin de l’Ordre bénédictin en Côte d’Ivoire.

Les bénédictins sont des moines chrétiens contemplatifs qui vivent sous la Règle de saint Benoît (480-547). C’est l’ordre religieux le plus ancien de l’Église catholique.

Notre Règle a traversé les siècles par son esprit, profondément respectueux des personnes et de la diversité des cultures. Le moine bénédictin est invité à ne rien préférer à l’amour du Christ et à placer son espérance, sa joie, son désir, dans l’amour du Christ. Sept fois par jour, les moines se retrouvent pour le louer en chantant les Psaumes et en écoutant la Parole de Dieu, ils intercèdent aussi pour le monde, pour l’Église.

Chaque jour, après l’Office des Vêpres, pendant une heure, ils lisent la Parole de Dieu et ils ruminent ces textes sacrés à longueur de vie pour comprendre, pour découvrir, mais surtout pour écouter la volonté de Dieu et goûter son amour.

Attentifs à la présence de Dieu, ils évitent le bavardage et les paroles excessives afin que leur parole soit porteuse de la présence du Christ. Le moine garde le silence pour apprendre à vivre avec Dieu, mais aussi, lorsqu’il ouvre la bouche, pour donner des paroles pleines de la présence de Dieu, ajustées à l’Évangile, qui construiront l’unité de la communauté et l’unité du genre humain. Il n’hésite pas aussi à prendre la parole pour consoler un frère, accueillir un hôte ou simplement mettre un peu de joie et de sagesse entre les frères.

Les frères croient que le Prieur tient la place du Christ et lui-même écoute les frères pour discerner la volonté de Dieu sur chacun et sur la communauté. Dans une confiance mutuelle, ils apprennent à se respecter, à s’obéir mutuellement et sont heureux de vivre ensemble malgré les difficultés de la vie commune.

Tel est l’idéal monastique que, depuis plus de quinze siècles, des milliers et des milliers de moines et de moniales bénédictins ont poursuivi à travers le monde en menant une existence simple, dépouillée et cachée.

C’est ce même idéal que s’efforcent de vivre les moines de Bouaké. Malgré leurs faiblesses et leurs limites, depuis plus de cinquante ans, chaque jour, mois après mois, année par année, ces frères ont appris à ne rien préférer à l’amour du Christ et à s’aimer mutuellement.

Profondément insérés dans l’Église de Côte d’Ivoire et particulièrement dans l’Église de Bouaké, ils communient à ses joies et à ses peines. La communauté est particulièrement en relation avec l’archidiocèse et les chrétiens de la ville, plus particulièrement avec le quartier précaire d’Oliénou, dit aussi campement, plus proche géographiquement, où nos frères chrétiens et musulmans vivent en harmonie. Notre hôtellerie accueille aussi des retraitants(es) et de nombreux groupes qui viennent de toute la Côte d’Ivoire.

Plusieurs laïcs se sont engagés dans l’oblature et d’autres sont en cheminement.

Depuis quelques années, nous accueillons des moines et des moniales de l’Afrique de l’Ouest, mais aussi de l’Afrique Centrale, pour une formation philosophique et théologique. Nous sommes en lien avec la faculté de philosophie de l’Université Alassane Ouattara et sous tutelle académique de la faculté de théologie de l’UCAO qui délivre la licence en théologie (baccalauréat canonique) à nos étudiants(es).

« Ils vivront du travail de leurs mains » nous dit saint Benoît dans la Règle. Le matin de 8h à 12h et l’après-midi, de 15h à 17h, chaque frère regagne son emploi et s’efforce ainsi de construire sa communauté dans le service. La vie économique du monastère est assurée essentiellement par l’élevage de poules pondeuses, la confiturerie, le thé de Gambie, le Moringa, des vins de fruits… et d’autres activités secondaires.


Parce que la vie monastique est une vie de communion et que le monastère n’est pas une secte repliée sur elle-même, en 2011, les frères du monastère Sainte-Marie ont demandé à être soutenus et aidés. Les moines bénédictins de l’Abbaye Saint-Benoît d’En Calcat ont répondu favorablement à cette demande ; une relation d’alliance existe désormais entre nos deux communautés. Chaque année, le supérieur de l’Abbaye d’En Calcat, vient visiter et écouter ses frères de Bouaké. Ensemble, nous construisons notre avenir dans la diversité de nos cultures et le respect mutuel.

La communauté compte actuellement une vingtaine de membres dont quinze profès perpétuels, trois profès temporaires et un novice.

Nous remercions Monsieur Barthélémy Ano qui nous a offert ce site ! Puisse le Seigneur le combler de son amour et de ses dons ! Par ce moyen de l’internet que nous offre la technologie moderne, nous espérons que les échos de notre vie monastique, le partage de notre foi et de notre réflexion, rejoindront et aideront des frères et des sœurs de Côte d’Ivoire et d’ailleurs dans leur marche vers le Christ.

La vie monastique est d’abord un don de Dieu pour ceux et celles qui sont appelés et qui répondent à l’appel, elle est aussi un service rendu à l’Église, une lumière sur sa route. Elle rappelle à tous les chrétiens l’essentiel de la vie chrétienne que sont la prière et l’amour fraternel ; elle rappelle aussi à tous les croyants et à tous les hommes de bonne volonté les valeurs fondamentales de l’existence : l’humilité, la sincérité, le service et la communion.