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Commentaire Règle de saint Benoît Prologue 2

2 En travaillant ainsi à obéir, tu reviendras vers Dieu. En effet, en refusant d’obéir par manque de courage, tu étais parti loin de lui.

         Hier, nous avons lu le premier verset du Prologue de la Règle où Benoît nous invitait à « écouter » et à « tendre l’oreille de notre cœur ».

         Aujourd’hui, il nous invite à « obéir » car étymologiquement, « écouter » et « obéir », ont la même racine. Benoît nous invitait à « écouter l’enseignement du Maître » et à « accepter les conseils d’un père qui t’aime », sans préciser qui est ce Maître et qui est ce Père.

         Dans la Règle du Maître, ce Maître et ce Père, c’est l’Abbé. Pour Benoît, c’est le Christ en personne auquel il convient d’obéir et à lui seul ; c’est le Christ qui nous conduit à Dieu le Père, un peu à la manière du fils aîné dans l’Évangile, lorsque le père est absent de la maison.

Cependant, dans la Règle, le Christ prend le visage de l’Abbé et parfois aussi celui des frères. Il est donc difficile d’obéir au Christ comme moine bénédictin en refusant les médiations qu’il nous donne, en particulier celle de l’Abbé ou du Prieur.

         Cette obéissance, Benoît nous dit aujourd’hui que c’est un travail, un labeur. Parfois l’obéissance semble faire violence à notre liberté, à notre dignité, à notre indépendance ; en fait, c’est tout le contraire qui s’opère : elle nous rend à nous-mêmes, elle déploie en nous notre humanité et notre condition de Fils de Dieu ; elle nous permet de « revenir à Dieu » dit Benoît, c’est-à-dire qu’elle restaure en nous, notre être baptismal. Elle nous restaure dans notre dignité.

         Cette obéissance, dit enfin Benoît est le fait d’hommes courageux. Il faut du courage pour obéir dit Benoît alors que la désobéissance est une paresse et une lâcheté. Parfois, il peut nous sembler que dire « non » est courageux : j’ai osé m’opposer à l’Abbé !

En fait, c’est souvent là le fait d’une attitude adolescente alors que l’obéissance oblige à se dépasser, à se surpasser en entrant dans une démarche d’abandon et de foi qui, peu à peu, nous transforme et nous purifie.

         Demandons cette grâce au Seigneur car l’obéissance est belle, elle rend libre mais elle n’est pas toujours humainement facile ! Elle est cependant le secret du bonheur dans la vie monastique et fait avancer spirituellement à pas de géants.