9 juin 2024.
14 Le Seigneur cherche pour lui un ouvrier, c’est pourquoi il lance cet appel à la foule. Il dit encore :
15 « Qui veut la vie ? Qui désire le bonheur ? » (Psaume 33, 13).
16 Si tu entends cet appel et si tu réponds : « Moi », Dieu te dit :
17 « Est-ce que tu veux la vraie vie, la vie avec Dieu pour toujours ? Alors, empêche ta langue de dire des paroles méchantes, interdis à ta bouche de mentir. Tourne le dos au mal et fais le bien. Cherche la paix et poursuis-la toujours » (Psaume 33, 14-15).
18 Quand vous aurez fait cela, mes yeux vous regarderont, mes oreilles écouteront vos prières. Avant que vous m’appeliez, je dirai : « Me voici ! » (Psaume 33, 16 ; Isaïe 58, 9 ; 65, 24).
19 Frères bien-aimés, qu’elle est douce cette voix du Seigneur qui nous invite !
20 Voyez : dans sa tendresse, le Seigneur nous montre le chemin de la vie (Psaume 15, 10).
21 C’est pourquoi prenons pour ceinture la foi et la pratique des actions bonnes (Éphésiens 6, 14-15). Laissons-nous conduire par l’Évangile et avançons sur les chemins du Seigneur. Alors nous mériterons de le voir, lui qui nous appelle dans son Royaume (1 Thessaloniciens 2, 12).
22 Si nous voulons habiter chez lui, dans son Royaume, le seul moyen, c’est de courir, et nous courons quand nous faisons des actions bonnes. Sinon, nous n’y parviendrons jamais.
Dieu cherche « son » travailleur au milieu de la foule, et il lance un appel : « Quel est l’homme qui veut (vult) la vie et désire voir des jours heureux ? ». Le désir de la vie, qui est le désir de Dieu et de la communion avec Dieu, est exprimé par le verbe vouloir, qui implique un mouvement ou une aspiration du cœur tout entier. Quant au désir des jours heureux, il est exprimé par un autre verbe, cupit (désirer), qui implique une orientation de nos sens et de notre nature sensible. Nous sommes des êtres de désir.
Cette section se termine par ces versets pleins d’une grande beauté qui seraient dignes d’Isaïe : « Quoi de plus doux, frères bien aimés, que cette voix du Seigneur qui nous invite. Voici que, dans sa tendresse, le Seigneur nous indique le chemin de Vie. »
Dans les moments difficiles, souvenons-nous de cela (le Seigneur m’a appelé à la vie monastique pour me rendre heureux !). La vraie vie pour saint Benoît c’est vivre avec Dieu, en présence de Dieu, non pas de temps en temps, mais tout le temps et pour toujours.
La vocation monastique parce qu’elle est une recherche de la présence de Dieu est incompatible avec le mal et avec les paroles méchantes.
Dans ce Prologue, Benoît ne parle que de cela, lutter contre la méchanceté et contre le mal. Celui qui mène ce combat entend à nouveau, comme lors de sa vocation, la même parole du Christ : « Me voici ! »
Chacun de nous cherche une vie qui a du sens et du poids. C’est une volonté et un désir de vivre qui nous ont conduits là où nous sommes.
Le Prologue peut-être une excellente occasion de relire sa vie à la lumière du don de Dieu, mais aussi de s’interroger sur son véritable désir et sur sa volonté de vivre.
La vie, le goût de la vie, Benoît nous le rappelle ici, ce n’est pas un « état » où l’on attend que quelque chose se passe, mais elle passe par l’action. « Si nous voulons habiter dans la demeure de son royaume, hâtons-nous par de bonnes actions, sinon nous n’y parviendrons jamais. »
2 octobre