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Commentaire RB 4, 47

18 juillet 2024.

47 Chaque jour, avoir la mort devant tes yeux.

En écho à ce précepte, j’entends la belle prière de saint François :

« Loué sois-tu, Mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle aucun homme ne peut échapper ; malheur à ceux qui meurent en péché mortel, heureux ceux qui se trouveront conforme à tes saintes volontés, car la seconde mort ne leur fera point de mal ».

La mort à laquelle nul homme n’échappe est cette réalité dont nous repoussons au maximum l’échéance. Mort inéluctable reconnue et appel de la vie sans cesse entendue.

 Voilà l’étrange paradoxale tension qui traverse notre existence et qui nous accompagne depuis la naissance.

Demeurer, vivre avec cette tension est difficile, il est plus aisé de choisir, soit on s’enivre de vie en oubliant la mort, soit comme le suggère l’épitre aux Hébreux, on se laisse fasciner par la mort et on vit comme des esclaves devant la peur de la mort (Hb 2.15).

Depuis que le Christ est ressuscité, un chemin s’est ouvert qui veut nous permettre d’assumer en profondeur et dans la paix cette tension paradoxale de la vie et de la mort.

Benoit et François l’ont creusé à leur manière et nous laissent des traces dans leurs écrits.

La foi en Christ et le compagnonnage avec lui dans l’écoute de sa parole nous apprennent à regarder en face la mort, peu à peu avec moins de crainte. Au fur et à mesure que grandit l’amitié avec Christ se fait moins prégnante la peur de la mort.

Au fur et à mesure que s’élargit notre intelligence du mystère de la foi, notre connaissance intérieure, il apparait plus clairement que la seule mort à redouter est celle qui nous couperait de l’amitié avec le Christ. La mort corporelle n’est qu’une porte vers la demeure où notre vie humaine s’illuminera dans la présence aimante de notre Dieu. La mort corporelle est alors notre sœur, cette auxiliaire nécessaire pour la rencontre.

N’ayons pas peur de mourir et que François nous aide à dire simplement avec confiance : « Loué sois-tu Mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle. »