6 juin 2024.
5 Il a bien voulu faire de nous ses enfants. Aussi nous ne devons jamais lui faire de la peine par notre mauvaise conduite.
6 Oui, les dons qu’il a mis en nous, nous devons toujours nous en servir pour lui obéir. Sinon, il sera comme un père en colère qui punit ses enfants et il nous enlèvera notre héritage.
7 Et même, si nous refusons de le suivre jusqu’à la gloire, il sera comme un maître terrible qui se fâche à cause de nos fautes. Et il nous condamnera à une punition sans fin comme des serviteurs très mauvais.
Comment savoir si je fais la volonté de Dieu ou ma volonté propre ? L’obéissance nous aide beaucoup en cela car elle nous détache de nous-mêmes, comme nous l’avons vu dans les quatre premiers versets ; elle nous apprend progressivement à ne pas nous placer au centre de tout.
Cependant, dans la vie monastique, il ne suffit pas de commencer, il faut aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il faut tenir toute une vie et il arrive qu’une vie dure longtemps !
Nous devons donc demander à Dieu chaque jour cette grâce de la persévérance. Pour cela, il y a deux choses à considérer :
- Tout d’abord la modération.
La vie bénédictine ressemble plus à un marathon de 50 kms qu’à un 100 mètres. Lorsque des coureurs veulent faire un 100 mètres, tout est dans le départ où ils lancent toutes leurs forces, toutes leurs énergies ; en revanche, si je cours 50 kms, je sais que cela va durer.
Je pars doucement et j’essaye de trouver un rythme qui conviendra à mon cœur et à ma respiration afin d’arriver au bout du marathon. Plutôt que de gagner, il s’agit de tenir ; beaucoup n’y arriveront pas et la victoire réside ici dans la capacité à la modération, trouver son rythme pour tenir.
Le deuxième élément est de consacrer au service de Dieu les dons qu’il a mis en nous (v. 6).
Si je garde les dons de Dieu pour moi et mon propre épanouissement, je ne tiendrai pas dans la vie monastique ou, si je tiens, ce sera à la force du poignet et pas dans le bonheur.
C’est Dieu qui m’a donné des dons car il est mon Père et qu’il m’aime et que je suis son Fils ; si je refuse de servir Dieu et mes frères avec ces dons alors je ne le considère plus comme un Père, mais comme un Maître redoutable nous dit Benoît. Qui a envie de servir un Maître redoutable toute sa vie ? Personne.
La persévérance est vraiment liée au don de soi, à un don total mais vécu dans le respect de la Règle pour éviter de perdre ses forces intérieures et de ne pas arriver au bout.
Le don de soi selon la Règle canalise nos énergies et place le moine au service du Christ et non pas seulement au service des choses à faire.
Commentaire Règle de saint Benoît Prologue 9-14a