1er novembre

01 novembre 2024.

Commentaire RB 34 (introduction)

            Le chapitre 34 s’inscrit dans la séquence des chapitres 31 à 41 qui abordent la gestion matérielle des biens du monastère et la gestion des frères.

            Le chapitre 34 est en lien étroit avec le chapitre 33 : une fois que le principe fondamental de la communauté des biens a été adopté, il s’agit à présent de décider s’il convient de distribuer les mêmes choses à tous, et dans les mêmes quantités.

            Le fondement scripturaire du chapitre 34 est le même que celui du chapitre 33, c’est la première communauté de Jérusalem dans les Actes : « On donnait à chacun selon ses besoins » (Ac 4,35).

            Vivre en communautés de biens ne signifie pas être soumis à un principe égalitaire ; les biens sont distribués en considération de la situation de chacun.

            Lorsque l’on regarde les sources monastiques, elles s’accordent sur ce point :

• Les apophtegmes évoquent certains moines, jaloux d’autres frères qui ont besoin de plus (soit à cause de leur origine sociale, soit en raison de leurs faiblesses et fragilités, tandis que d’autres s’enorgueillissent d’avoir besoin de moins.
• Basile, dans sa Grande Réponse 35, reprend Ac 4,35 : « Quant aux aliments, comme les besoins différent pour les uns et les autres, selon l’âge, les occupations et la constitution physique, il faut des régimes et des traitements divers ».
• Augustin écrit dans le Praeceptum de sa Règle : « Que votre supérieur distribue à chacun le vivre et le couvert, non pas selon un principe d’égalité – ni vos forces, ni vos santés ne sont égales – mais bien plutôt selon les besoins de chacun. Lisez en effet les Actes des Apôtres : “pour eux tout était commun et l’on distribuait à chacun selon ses besoins” » (Praec 5,1).

Apprenons à ne pas nous comparer aux autres et découvrons la joie qu’il y a à vivre comme tout le monde, à ne pas avoir de régime particulier, à avoir une vie normale.

S’il arrive que nous ayons des dispenses, des exceptions, des régimes, etc., vivons-le simplement comme une humiliation, et veillons à ne pas nous installer dans la marginalité.