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Commentaire RB 4, 47

28 juin 2025.

28 juin

47 Chaque jour, avoir la mort devant tes yeux.

Il faut bien comprendre ce verset ; la vie monastique n’est pas constituée de morts vivants, mais de vivants attachés à ce qui ne passe pas, à ce qui demeure, à ce qui est éternel, à ce qui est solide, à un rocher, le Christ.

            La vie monastique est une aventure humaine extraordinaire et, comme le dit saint Benoît dans le Prologue, c’est une existence faite pour des hommes qui aiment la vie : « qui donc aime la vie ! ». C’est même une école de vie où le Maître est le Christ qui est là pour nous apprendre à vivre.

            Pour le Christ, vivre, c’est aimer, aimer Dieu notre Père, aimer nos frères sans exclure personne et se détacher de tout ce qui est contraire à l’amour, c’est-à-dire contraire à la vie.

            La vie ne s’arrête pas le jour où nous entrons au monastère ; au début, on peut avoir l’impression qu’il en est ainsi lorsque l’on repense aux fêtes familiales, aux fêtes avec les amis, et que l’on a la nostalgie de ces moments-là, mais peu à peu une autre conception de la vie nous envahit, celle des joies simples et profondes. Ces joies-là sont éternelles, elles anticipent déjà ce que nous vivrons dans l’éternité avec Dieu.

            On comprend mieux ainsi ce que veut dire Benoît, avoir la mort devant les yeux, c’est avoir l’éternité devant les yeux, c’est-à-dire chercher la vraie vie et les vraies joies qui ne passent pas, qui sont solides, qui sont vraies. Anticiper déjà sur la terre ce que nous vivrons éternellement, c’est-à-dire la simplicité.

            Vouloir rechercher continuellement les joies éphémères, c’est s’enfermer dans ce qui n’a pas d’avenir et donc s’appuyer sur soi-même, avoir peur du silence, avoir peur de la mort, fuir la mort et s’accrocher à l’argent, au pouvoir, à la réputation, au lieu de s’accrocher au Christ.

            S’accrocher au Christ, c’est apprendre de lui comment vivre, mais aussi comment mourir. Le Christ est mort comme un homme libre et libéré (Ma vie nul ne la prend, mais c’est moi qui la donne), sa mort a été un passage et il nous entraîne tout simplement, naturellement.

            La vie monastique c’est cela, faire de notre vie un chemin chrétien, un chemin simple, très simple, qui apprivoise la mort comme une réalité simple et naturelle qui ne doit pas nous faire peur, mais qui nous permet de vivre pour toujours avec Celui que nous avons cherché.