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26 novembre

26 novembre 2024.

Commentaire RB 40, 5-7

5 Quand on a besoin de boire davantage de vin à cause de l’endroit où l’on est, à cause du travail ou de la chaleur de l’été, le supérieur décide d’en donner plus. Mais, en tout cas, il fait attention à ceci : les moines ne boiront pas trop de vin et ils ne deviendront jamais ivres.

6 Pourtant, voici ce que nous lisons : « Le vin n’est absolument pas fait pour les moines. » Mais, aujourd’hui, on ne peut pas les convaincre de cette vérité. Alors, mettons-nous d’accord au moins pour dire : il ne faut pas en boire trop, mais avec mesure.

7 En effet, « à cause du vin, même les sages peuvent abandonner Dieu » (Siracide 19, 2).

Comme il l’a fait au chapitre 39, à propos de la nourriture, Benoît prévoit des exceptions pour ce qui concerne le vin :

Il parle de « situations de lieu défavorables », ensuite du travail et de la chaleur en période chaude, qui sont autant de situations pour donner un supplément, un amplius, mais cela relève du discernement de l’Abbé. Mais, aussitôt qu’il a dit cela, Benoît prend soin de rajouter : attention, la satiété et l’ivresse ne conviennent pas au moine. Cet équilibre entre l’abstinence de vin et le fait d’en boire modérément en fonction des lieux et des situations, c’est un élément qui traverse toute la littérature monastique.

Il y a un apophtegme qui en parle admirablement, il est l’œuvre d’Abba Xiois :

« Un frère demanda à l’abbé Xoios ? Si je me trouve quelque part et que je mange trois pains, n’est-ce pas beaucoup ? Le vieillard lui dit : “Ton travail c’est le battage du blé qui est un travail harassant”, oui, lui dit le disciple. Alors, c’est normal lui dit l’ancien. Le frère demanda encore : “Si je bois trois grandes coupes de vin, n’est-ce pas trop ? ». Abba Xoios lui répondit : « S’il n’y a pas de démons, ce n’est pas beaucoup ; mais si le démon est là, c’est beaucoup. Car le vin est ignoré des moines qui vivent selon Dieu” ».

Au verset 6, Benoît rappelle que le vin ne convient pas aux moines, en reprenant un apophtegme d’Abba Poemen. Puis, il ajoute que, de nos jours, on ne peut pas empêcher les moines d’en boire.

C’est souvent dans la Règle que Benoît relève la distance entre l’idéal et la réalité et, chaque fois, il prend l’option de la « discretio », de la mesure et il opte pour une règlementation équilibrée qui ne doit pas faire perdre de vue l’idéal. Chacun doit rester libre de s’abstenir de vin, cependant pour Benoît l’accord entre les frères est plus important que la Règle absolue et l’abstinence totale imposée à tous.