21 décembre 2024.
Commentaire RB 48 (Introduction 1)
Ce chapitre est sans doute à l’origine une annexe du chapitre 47 : après avoir traité du signal de l’Office, Benoît en vient à fixer l’horaire des autres activités en-dehors de l’Office. Ce chapitre est central dans la Règle car il structure la journée en séparant les heures et deux activités majeures se dégagent dans la journée du moine : la lecture et le travail.
La Bible nous parle pareillement de ces deux activités : Elle enseigne que l’homme doit travailler ; dans la Genèse, ce n’est pas le travail qui est la conséquence du péché originel, mais sa pénibilité. Les Livres sapientiaux reviennent souvent sur la nécessité de travailler comme sur les dommages engendrés par l’oisiveté :
« Va vers la fourmi, paresseux ! Regarde-la marcher et deviens sage : elle n’a pas de supérieur, ni surveillant, ni gouverneur, et tout l’été, elle fait ses provisions, elle amasse, à la moisson, de quoi manger. Combien de temps vas-tu rester couché, paresseux ? Quand vas-tu émerger de ton sommeil ? Un somme par-ci, une sieste par-là, s’allonger un moment, croiser les bras, et voilà que survient la pauvreté, comme un rôdeur ; la misère, comme un garde bien armé » Prov 6, 6-11.
La Bible nous parle du travail particulièrement dans le NT : Jésus, fils du charpentier, connaît le travail manuel ; ses disciples étaient des pêcheurs qui gagnaient leur pain par leur travail. Paul revendique le travail comme une preuve de la crédibilité de son ministère et il exhorte les chrétiens à s’engager socialement et à s’insérer par le travail.
Il met en garde contre l’oisiveté sous prétexte que le retour du Christ est imminent (2 Thess 3, 10-12). Lorsque le chrétien reste oisif, il oublie qu’il devra rendre compte à Dieu de ses actes (1 Thes 4,8 ; 2 Thes 3,6) et notamment de ses activités caritatives (Ac 20,35 et Ep 4,28).
Dans les Actes, le service des tables montre l’importance du travail dans la première communauté chrétienne.
La lecture est aussi fondamentale dans la Bible, on retient et médite les passages de l’Écriture. Les Psaumes sont une invitation continuelle à se nourrir de la Parole de Dieu.
Méditer la Parole de Dieu est une composante de la piété d’Israël. On s’approprie intérieurement la Parole pour qu’elle passe dans nos actes.
Prière et travail rythment l’Écriture et la vie monastique fait ici écho à l’Écriture.
8 décembre