2 janvier 2025.
Commentaire RB 51, 1-3
1 Un frère est envoyé pour une affaire en dehors du monastère, et on attend son retour le jour même. Ce frère ne se permettra pas de manger à l’extérieur, même si quelqu’un l’invite en insistant beaucoup.
2 Il peut le faire seulement si l’abbé lui en a donné la permission.
3 Mais s’il agit autrement, on le mettra à l’écart de la communauté.
Après le chapitre 50, sur l’accomplissement de l’Opus Dei par les frères, en communion avec la communauté, même lorsqu’ils sont loin de l’oratoire ou en voyage, Benoît, par suite d’une sorte d’association d’idées, introduit un tout petit chapitre sur les frères qui sont envoyés en voyage à une distance leur permettant de revenir le jour même.
L’objet de ce bref chapitre n’est plus les temps de prière mais le fait que le moine qui se trouve dans cette situation ne doit pas prendre la liberté de manger à l’extérieur, à moins d’en avoir reçu l’ordre.
Arrêtons-nous tout d’abord à la première phrase : Frater qui pro quovis responso dirigitur — Le frère qui est envoyé faire un commission ou pour exercer une responsabilité (responso) quelconque. Le moine ayant choisi une vie de solitude passe normalement son existence à l’intérieur du monastère. Seules, les responsabilités qui lui sont confiées, l’amènent à sortir. L’authenticité d’une vie de solitude ne se juge pas à la fréquence des sorties mais à leur nature et surtout à leur motivation. Outre les raisons de santé ou d’études (surtout au cours de la période de formation) le moine ne sera appelé à sortir du monastère que pour un service de la communauté ou un service à des tiers au nom de la communauté.
Le moine qui a une vie de prière profonde, est heureux de pouvoir demeurer aussi constamment que possible dans la solitude et, par ailleurs, sa vie de prière n’est pas troublée s’il est appelé, pour le service de la communauté à sortir, que ce soit rarement ou fréquemment. Lorsqu’il revient au monastère, il y est immédiatement tout entier présent, son esprit ne continuant pas de voyager dans les endroits où il est passé. D’autre part, il n’est pas impossible que quelqu’un qui ne sort jamais du monastère, voyage par l’imagination plus que quiconque. Tout dépend de l’endroit où s’enracine la stabilité du cœur et de la recherche de Dieu.
La communauté monastique a nécessairement des liens nombreux et divers avec l’Église et la grande communauté humaine. Afin de vivre en communion avec l’Église et l’Humanité, le moine a besoin d’être informé des grandes préoccupations et des grands défis de ses frères et sœurs dans le monde ; c’est le sens du Panorama de l’actualité que les moines lisent au réfectoire le samedi. Les moyens modernes de communication (radio, téléphone, internet) facilitent la communion mais, en même temps, ils constituent un danger de dispersion et exigent du moine une ascèse continuelle dans l’utilisation de ces moyens de communication afin qu’ils soient de véritables moyens de communion sans devenir des moyens de distraction continuelle.
16 décembre