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3 décembre

3 décembre 2024.

Commentaire RB 42, 3-9

3 Quand les moines ne jeûnent pas, il y a un repas le soir. Tout de suite après ce repas, tous s’assoient ensemble. Et un frère lit les Conférences ou les Vies des Pères, ou autre chose qu’on peut écouter avec profit.

4 On ne lit pas les sept premiers livres de la Bible ni les Livres des Rois. En effet, pour ceux qui ont l’esprit trop sensible, ce n’est pas bon d’entendre cette partie de la Bible à ce moment-là. Mais on lira ces livres à d’autres heures.

5 Quand c’est un jour de jeûne, on dit les Vêpres. Puis, après un petit moment, les frères viennent sans retard écouter la lecture, comme nous l’avons dit.

6 On lit quatre ou cinq pages, plus ou moins, selon le temps qu’on a. Si quelques moines sont occupés à un travail,

7 cette lecture donne à tous le temps d’arriver à la réunion.

8 Quand tous sont réunis, ils disent Complies. Et, en sortant de Complies, aucun moine n’a plus la permission de dire quelque chose à un autre.

9 Si on trouve un frère qui n’obéit pas à cette règle du silence, on le punit sévèrement.

Le silence que nous sommes appelés à vivre dans notre vie monastique a besoin de règles qui délimitent des temps des espaces, comme la règle du grand silence après Vigiles. Mais le silence que nous recherchons est bien plus grand, que toutes les règles ne peuvent le dire….

Notre silence monastique est davantage un état ou une respiration qu’une discipline plus ou moins suivie. Le chapitre entendu nous le fait pressentir.

A la fois, il insiste sur la règle du silence absolu durant la nuit, et à la fois, il évoque les exceptions possibles et l’importance alors de maintenir « le plus grand sérieux et la réserve la plus digne ». Sérieux et réserve qualifient alors la qualité du silence recherché non comme une obligation mais comme une profonde respiration de l’être intérieur. C’est là, à cette qualité de silence qu’il nous faut tendre.

Là, le dérangement nocturne et les nécessités de la charité ne troublent pas et se vivent dans la paix et l’accueil des personnes. Et cette qualité de silence rejoint notre quête spirituelle profonde.

Car finalement, pourquoi tenons-nous au silence la nuit, mais aussi le jour ? Pourquoi voulons-nous garder notre à notre maison cette atmosphère de silence ? Pourquoi ne voulons-nous pas parler n’importe où et n’importe quand ? Parce que nous voulons cultiver en notre cœur la présence de Dieu, parce que nous désirons jour après jour nous laisser habiter et pacifier par son Esprit Saint.

Le silence veut nous apprendre à devenir des hommes de prière pas seulement à l’office, mais tout au long de nos journées. Homme de la prière continuelle et du dialogue intérieur avec notre Dieu. Chacun habite le silence à sa façon… les uns prient le chapelet durant leur déplacement par exemple, d’autres redisent la prière de Jésus ou un verset des psaumes ou un passage d’Évangile ruminé dans la mouvance de la lectio … Oui n’ayons pas peur du silence dans nos journées, dans notre travail. Il s’offre à nous comme un bel espace de rencontre avec notre Dieu.