7 décembre 2024.
Commentaire RB 43, 4-7
4 On commence les Vigiles par le psaume 94. Il faut le dire lentement, en traînant un peu, à cause des retardataires. Quand un frère arrive après le « Gloire au Père » de ce psaume, il ne se met pas à son rang au choeur.
5 Mais il se tient à la dernière place, ou à l’endroit choisi par l’abbé pour les négligents de cette sorte. A cet endroit, le retardataire est vu par l’abbé et par tous les frères.
6 Il reste là jusqu’à la fin du Service de Dieu. Ensuite il répare sa faute devant tous.
7 Voici pourquoi nous voulons que les retardataires se tiennent à la dernière place, séparés des autres : de cette façon, tous les frères les voient, et alors ils ont honte, et cela les aide à se corriger.
Lorsque le frère est sanctionné, il perd son rang en communauté (non stet in ordine suo en latin, « il n’est plus à sa place).
Dans la communauté, où chacun a une place précise qui lui revient, le rang de profession signifie estime et considération, et confère à chacun son importance au sein de la communauté. La perte temporaire du rang signifie une exclusion significative.
Pachôme recourt plusieurs fois à cette sanction dans ses Règles, de fait l’ancienneté joue dans les monastères un rôle important.
Le sens de cette sanction est clairement indiqué par saint Benoît (videantur), c’est pour être vu.
Ce moment de honte n’est pas fait pour humilier le frère aux yeux de tous, mais ce frère de lui-même accepte de se mettre au dernier rang de lui-même à cause de ce qu’il a fait, il accepte de prendre la dernière place en signe d’humilité.
L’humilité joue un rôle considérable et incontournable dans la Règle : ne pas être humble, c’est ne pas être vrai, être incapable de reconnaître ses torts… à ce moment-là, la conversion est impossible.
Ici, le retardataire montre son humilité en faisant une pénitence publique, en perdant ses titres.
Le but est clairement affirmé par Benoît au verset 7, c’est l’amendement, c’est-à-dire la reconnaissance humble de sa faute, quelle qu’elle soit.
7 janvier