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26 octobre

26 octobre 2024.

Commentaire RB 32, 3-5

3 L’abbé aura la liste de ces choses. Ainsi, quand les frères se succèdent dans un service, l’abbé sait ce qu’il donne et ce qu’il reçoit.

4 Si quelqu’un traite les objets du monastère sans propreté ou avec négligence, on lui fera des reproches.

5 Si ce frère ne se corrige pas, on le punira selon la Règle.

            Le verset 3 rappelle encore le rôle de l’Abbé : Sciat = qu’il sache… ce qu’il donne et ce qu’il reçoit.

Ce « savoir » concerne ici les biens du monastère alors que, dans la Règle, ce verbe est partout attribué à l’abbé pour dire qu’il doit savoir que chaque frère lui est confié par Dieu.

Dans ce chapitre, ce « savoir » s’étend aux biens du monastère et Benoît curieusement lui demande d’en dresser l’inventaire complet… Aujourd’hui ce serait impossible à faire, tellement il y a d’outils, d’objets, etc.. !

Que recherche Benoît ici ? Pour lui, le fait que l’abbé embrasse du regard tout le matériel du monastère est un préalable nécessaire pour qu’il y ait la paix en communauté, d’autant plus que les frères responsables se relaient et changent d’emplois.

            Plus profondément, comment comprendre que, pour Benoît, l’Abbé qui est le Père des moines, soit aussi l’administrateur des biens matériels ?

Pour Benoît qui institue un cellérier pour s’occuper du matériel, l’abbé n’en est pas foncièrement déchargé ; la responsabilité des personnes et des choses sont deux domaines différents, mais qui ne s’opposent pas pour Benoît.

Veiller sur les personnes en se désengageant complètement du matériel, ce serait prendre le risque qu’il y ait des injustices en communauté et, en revanche, veiller trop sur le matériel serait incompatible avec le souci des personnes, voilà pourquoi, dans un autre chapitre, Benoît dira à l’Abbé de ne pas porter une attention excessive aux choses matérielles.

            Au versets 4 et 5, il reprend ce que nous avons vu hier : le soin des frères pour les outils du monastère et le soin dans le travail qui n’est pas sans incidence sur la vie spirituelle, sur la relation à soi, aux frères et à Dieu.

Dans la tradition monastique, le rapport des frères aux choses qui leur sont confiées trahit le rapport qu’ils entretiennent avec la communauté.