3 octobre 2024.
Commentaire de RB 27,8-9
8 L’abbé imitera la tendresse du bon berger (Jn 10, 11) qui laisse ses 99 brebis sur les montagnes pour aller chercher une seule brebis perdue.
9 Il a tellement pitié de la faiblesse de cette brebis qu’il va jusqu’à la mettre sur ses épaules saintes et il la ramène ainsi vers le troupeau (Mt 18, 12 ; Lc 15, 4-5).
Avec l’image du Christ Bon Pasteur, largement exploitée dans l’Église antique, Benoît renvoie l’Abbé au modèle du Christ plein de douceur, comme il invitait à contempler le Christ Médecin, dans les deux premiers versets.
Le Pasteur et le Médecin, sont donc les deux grandes figures du Christ dans la Règle.
Aux versets 8 et 9, Benoît aussi deux figures évangéliques : celle de la brebis perdue où le Christ laisse les 99 autres en Lc 19 et celle du bon berger qui ramène la brebis perdue sur ses épaules en Jn 10.
Au verset 9, Benoît dit que le Christ qui prend la brebis perdue sur ses épaules c’est parce qu’il a compassion pour son infirmité et il donne ce modèle-là à l’Abbé qui doit porter sur lui les infirmités de ses frères.
Dans son Commentaire de la Règle, Michaela Puzicha, cite ici un texte de saint Ambroise pour illustrer d’une manière magnifique la figure du bon berger :
« Viens donc, Seigneur Jésus, chercher ton serviteur, chercher ta brebis fatiguée. Viens, pasteur, me chercher ! (…) Viens sans chien, viens sans ce mercenaire qui ne peut entrer par la porte. J’attends désormais ta venue. Je sais que tu viendras ; viens, non pas avec le bâton, mais avec la charité et la bonté. Viens me chercher car moi aussi je te cherche. Cherche-moi, trouve-moi, prends-moi, porte-moi. Celui que tu cherches, tu peux le trouver ; daigne accueillir celui que tu auras trouvé et le placer sur tes épaules. »
Commentaire Règle de saint Benoît 1,3-5