4 décembre 2024.
Commentaire RB 42, 10-11
10 Mais on peut parler exceptionnellement, quand il faut recevoir des hôtes, ou quand l’abbé doit donner un ordre à quelqu’un.
11 Pourtant, même dans ces cas-là, on agira avec un grand sérieux et une grande réserve.
On voit dans ce chapitre combien la lecture a pour fonction de rassembler les frères, comme c’est le cas du Psaume 94 ou du Psaume 66.
C’est cet « être ensemble » qui constitue la communauté. Celui qui arrive après avoir laissé son activité, pénètre dans une atmosphère d’écoute et de silence.
L’écoute silencieuse permet de passer alors à la louange de Dieu par le chant des Psaumes de Complies. C’est ici que, pour la troisième fois, Benoît emploie l’expression omnes in unum (tous, comme un seul homme).
L’Office des Complies provient de l’usage antique où les moines récitaient chaque jour, chacun pour soi, dans leur cellule, une prière avant le coucher. Benoît fait de cette prière individuelle, un office communautaire.
Les Complies achèvent la journée monastique, pas seulement sur le plan horaire, mais aussi sur le plan spirituel. Les Psaumes que prévoient Benoît pour les complies, abordent la thématique de la nuit : être caché et protégé par Dieu des menaces des ténèbres, et demeurer en paix et en silence.
La Règle du silence de nuit doit être fermement tenue ; il y a toutefois une exception (comme toujours dans les prescriptions bénédictines), c’est l’hospitalité. Accueillir un hôte peut justifier le fait de rompre le silence ; mais, avant de le faire, il faut bien réfléchir et le faire avec sérieux (gravitas) et retenue (moderatio). Deux termes qui invitent l’hôtelier à accueillir l’hôte qui arrive tardivement sans rompre vraiment le silence de la nuit, d’une manière telle que l’hôte lui-même rentre dans ce silence, y est invité.
11 janvier