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Commentaire RB 2,7-10

19 juin 2024.

7 L’abbé doit le savoir : si, parmi ses brebis, le père de famille en trouve une en mauvais état, c’est le berger qui en portera la responsabilité.

8 Au contraire, si le berger se fatigue beaucoup pour des brebis qui ne restent pas tranquilles et qui n’obéissent pas, s’il fait tout ce qu’il peut pour les guérir de leurs actions mauvaises,

9 au jour du jugement, le Seigneur le déclarera innocent. Avec le Prophète, l’abbé dira au Seigneur : « Ta justice, je ne l’ai pas cachée dans mon coeur. Ta vérité et ton salut, je les ai annoncés » (Psaume 39, 11). « Pourtant ces gens-là se sont moqués de mes paroles et ils m’ont méprisé » (Isaïe 1, 2 ; Ézékiel 20, 27).

10 Alors, à la fin, ces brebis qui ont résisté aux soins de l’abbé seront punies par la mort qui les vaincra.

Nous avons vu que l’abbésera jugé sur deux choses : son enseignement (c’est-à-dire la fidélité de son enseignement à l’Évangile et à la Règle) et l’obéissance des disciples.

Sur ce second point, Benoît s’explique dans les versets 7 à 10 : l’abbé doit tout faire pour ramener au Christ les frères qui n’acceptent pas son enseignement et ses décisions, il doit agir comme un médecin, il doit agir avec patience, mais aussi avec courage ; il ne doit jamais abandonner un frère à son sort, mais il ne peut pas non plus obliger un frère qui refuse de comprendre.

Tout faire pour ouvrir le cœur du frère, tout en sachant que l’homme est porteur d’un mystère de liberté qu’il ne peut pas forcer ou obliger. Sur ce point, le facteur du temps est déterminant. Le temps de la conversion n’est pas le même pour tous.

La mission de l’abbé est d’aimer les frères, tous les frères, et ce mystère de l’amour ne consiste pas à faire plaisir mais à faire grandir. Nécessairement, à certains jours, cette mission oblige à bousculer un frère, à s’opposer à lui, à lui rappeler l’Évangile et la Règle, même si le frère ne comprend pas ou refuse son intervention. Parfois aussi, sa mission sera de porter dans le silence et – s’il le peut – dans la paix, l’attitude du frère. A certains moments, les paroles sont inutiles ; c’est trop tôt, il faut attendre encore un peu.

Dans tous les cas, seul l’amour permet au frère d’adopter l’attitude juste. Parfois, l’abbé se trompe, il va trop vite ou trop lentement, mais si ces sentiments sont purs, son œuvre portera du fruit et, si ce n’est pas le cas – dit Benoît –, il ne doit pas juger le frère, mais laisser ce travail à Dieu.