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8 août

8 août 2024.

Commentaire RB 7, 19-22

19 Notre volonté égoïste, Dieu nous interdit de la suivre. La Bible nous dit : « Tourne le dos à tes volontés » (Si 18, 30).

20 Et dans la prière du Seigneur nous demandons : « Fais que ta volonté se réalise en nous ! » (Mt 6, 10).

21 Avec raison, on nous apprend à ne pas faire notre volonté. Faisons bien attention aux paroles de la sainte Bible : « Certaines routes semblent droites aux hommes. Pourtant, elles nous conduisent loin de Dieu pour toujours » (Pr 16, 25).

22 Ayons peur aussi de cette parole que la Bible dit pour les négligents : « A force de faire leurs volontés, ils sont devenus très mauvais et complètement corrompus » (Ps 13, 1). Surveille tes désirs.

Nous sommes toujours dans le 1er degré d’humilité, mais je voudrais ce matin méditer avec vous sur ce que la Règle appelle à plusieurs reprises la « volonté propre » ; nous retrouvons ici cette expression.

Nous avons vu qu’au premier degré d’humilité, c’est la présence à Dieu qui est la condition préalable pour l’acquisition de l’humilité.

Or, ce matin, Benoît nous dit : « détourne-toi de tes volontés propres », la recherche de la présence de Dieu n’est donc pas empêchée par la nature de l’homme – laquelle a été créée à l’image et à la ressemblance de Dieu –, mais par cette « habitude » que Benoît désigne dans le prologue sous l’expression de : « paresse de la désobéissance « .

Le retour à Dieu dans le Prologue s’opère donc par « le travail de l’obéissance  » (RB Prol. 2).

Une autre expression de Benoît dans le Prologue traduit cette « habitude » : « faire sa volonté propre » ; il lui oppose le même remède : « prendre les armes très puissantes et glorieuses de l’obéissance  » (RB Prol. 3).

Une conception de l’homme est sous-jacente à cette spiritualité. Si Benoît remet en question la volonté propre de l’homme, c’est parce qu’il existe un lien particulièrement fort entre l’homme et Dieu ; ce lien va tellement dans le sens de la nature de l’homme que la revendication de s’affranchir ou de s’éloigner de Dieu ne peut être qu’un non-sens, le retour à Dieu étant le retour au sens.

Le principal obstacle dans la vie monastique est cette « habitude » prise de vivre séparé de Dieu par la désobéissance ! La tradition monastique donne comme remède à ce mal, l’obéissance au Christ qui, dans la Règle, est à la fois celui qui commande et celui qui obéit.

Celui qui obéit : « Je ne suis pas venu faire ma volonté mais la volonté de celui qui m’a envoyé  » (Jn 6, 38) et celui qui commande : « Qui vous écoute m’écoute  » (Lc 10, 16).