18 SEPTEMBRE 2024.
Mercredi de la 24ème semaine du TO
Lc 7, 31-35
Les différences sont un don de Dieu.
Sentence de l’Abbé Arsène, Père du désert.
On disait d’un frère, venu voir l’abbé Arsène à Scété, qu’il alla à l’Église et demanda aux clercs une entrevue avec l’abbé Arsène. Ils lui dirent : restaure-toi un peu, mon frère, et tu le verras. Mais il répondit : Je ne prendrai rien avant de l’avoir vu. Ils envoyèrent donc un frère pour le conduire, car sa cellule était éloignée.
Ils frappèrent à la porte, entrèrent, et, ayant salué le vieillard, ils s’assirent en silence. Le frère, celui de l’église, dit alors : Moi je m’en vais, priez pour moi ! Mais, l’autre frère, l’étranger, ne se sentant pas à l’aise devant le vieillard, dit au frère : Je m’en vais, moi aussi, avec toi. Et ils sortirent ensemble.
L’étranger demanda ensuite à son guide : Conduis-moi chez l’abbé Moïse, l’ancien brigand. Ils y allèrent, le vieillard les reçut avec joie et les renvoya après les avoir traités cordialement.
Le frère qui avait conduit le visiteur dit alors à celui-ci : Voici que je t’ai mené chez l’étranger Arsène et chez l’égyptien Moïse ; lequel des deux préfères-tu ? Il répondit : L’égyptien, bien sûr !
L’un des Pères ayant su la chose, fit à Dieu cette prière : Seigneur, explique-moi cela : Arsène fuit les hommes à cause de ton Nom et Moïse les reçoit à bras ouverts à cause de ton Nom.
Et voici que lui apparurent deux grandes barques sur le fleuve : dans l’une il vit l’abbé Arsène avec l’Esprit de Dieu, naviguant ensemble dans le recueillement ; sur l’autre il y avait l’abbé Moïse naviguant avec les anges de Dieu qui lui servaient des rayons de miel.
In Les sentences des Pères du désert, Solesmes, 1981, p. 34.