16 septembre 2024.
Commentaire de RB 19, 6-7
6 Donc, faisons bien attention à notre attitude en présence de Dieu et de ses anges.
7 Et quand nous chantons les psaumes, tenons-nous de telle sorte que notre esprit soit d’accord avec notre voix.
Le verset 6 s’ouvre par « donc » (ergo en latin) pour bien dire que cette finale vient résumer et conclure tout ce qui a été dit sur l’importance de la présence à Dieu. Le moine doit prendre tout cela au sérieux « consideremus » (Considérons, réfléchissons à l’importance de la présence à Dieu). Il ne s’agit pas d’un poids ou d’une ascèse, mais de l’essence de la vie monastique : comment être moine ? En faisant passer le primat de l’être sur le faire et le savoir… C’est là tout le message des versets psalmiques qu’hier Benoît a mis sous nos yeux.
Cette certitude de la présence de Dieu à l’Office nous montre l’importance de la communauté… car sans la communauté, il n’y a pas la liturgie. Sur ce point, voici ce qu’écrit saint Augustin par rapport à la communauté dans la prière liturgique : « C’est là que nous nous reposerons, que nous verrons, que nous verrons et que nous aimerons, que nous aimerons et que nous louerons ».
Le verset 7 énonce l’attitude qui s’impose à l’Office : « En psalmodiant, soyons tels que notre esprit soit d’accord avec notre voix » (que le cœur concorde avec la voix).
Saint Augustin, dans sa Règle, écrivait à peu près la même chose : « Lorsque vous priez Dieu par des psaumes et des cantiques de louange, que vive dans notre cœur ce qui est exprimé par vos lèvres ».
Saint Cyprien écrira : « Que celui qui habite notre cœur, soit également notre voix ».
Le critère décisif de la prière bénédictine est donc l’orientation du cœur vers le Christ.
Avant d’entrer dans la prière eucharistique, le prêtre invite l’assemblée avec l’expression « Haut les cœurs (élevons nos cœurs) » et l’assemblée lui répond : « Nous les tournons vers le Seigneur ». Par là, nous sommes exhortés à ne penser qu’au Seigneur !
Cet accord entre l’intérieur et l’extérieur est le but de l’organisation de la vie bénédictine, bien au-delà de l’Office. Cette unité doit pénétrer la trame de nos vies pour que le moine puisse entendre de Dieu la même parole qu’Abraham : « Marche en ma présence et sois sauvé ! »
Commentaire RB 3, 7