17 juillet.
46 Avec toute l’ardeur qui vient de l’Esprit Saint, désirer vivre avec Dieu pour toujours.
Après « redouter l’enfer », l’instrument suivant est de « désirer la vie éternelle de toute sa convoitise spirituelle ».
Benoit rajoute à sa source, l’expression « de toute sa convoitise spirituelle ».
Benoit a éprouvé le besoin de cette précision qui n’est pas sans rappeler une autre expression voisine : « la joie du désir spirituel » recommandée en Carême (RB 49.7).
Qu’entend Benoit par « convoitise spirituelle » ?
L’expression s’enracine certainement dans la pensée de Paul exprimée en Gal 5.17 : « la chair convoite contre l’esprit et l’esprit contre la chair ». Paul recommande alors de se laisser conduire par l’Esprit Saint pour ne pas risquer de satisfaire la convoitise charnelle. À la convoitise charnelle s’oppose donc la convoitise spirituelle reçue de L’Esprit Saint. Et Paul détaille ensuite les fruits de l’une et de l’autre convoitise : d’un côté les péchés de dérèglement, de violence et d’égoïsme, de l’autre la charité, la paix, la joie, la modestie, la chasteté etc…
La question concrète pourrait être pour nous, comment laisser grandir cette convoitise spirituelle, comment mieux nous mettre à l’écoute de l’Esprit Saint et nous rendre disponible à son action ? Comment le laisser vivifier cette bonne convoitise ?
En effet l’expérience montre qu’il est plus facile de vivre selon la convoitise charnelle que selon la convoitise spirituelle.
La convoitise charnelle s’impose souvent à nous sous les apparences de la nécessité, du besoin ou de l’urgence ou encore de la survie. Apparences qui se révèlent souvent ensuite être de belles illusions trompeuses. Et l’on tombe dans le panneau !
La convoitise spirituelle se manifeste toute en délicatesse, en respect ; l’Esprit Saint nous aime et nous respecte trop pour nous brusquer.
Aussi fait-il tendre l’oreille du cœur et chercher à vraiment vouloir lui plaire pour le reconnaitre dans nos choix de la vie quotidienne.
En effet, pour permettre à l’Esprit Saint de nous conduire, nous faut-il toujours un peu plus orienter notre désir et notre cœur vers Dieu et vers la recherche de sa volonté. C’est ce lent compagnonnage fait d’attention et de disponibilité qui va faire grandir en nous la convoitise spirituelle et avec elle le goût de la vie éternelle.
Commentaire RB 2,7-10