08 septembre 2024.
Commentaire de RB 14-15
14,1 Aux fêtes des saints et à toutes les fêtes, on fait comme le dimanche.
2 Mais on prend les psaumes, les antiennes et les lectures de la fête. Pour le nombre, on garde ce qu’on a indiqué plus haut
15,1 A partir de la sainte Pâque jusqu’à la Pentecôte, on dit toujours « Alleluia » avec les psaumes et les répons.
2 Depuis la Pentecôte jusqu’au début du Carême, toutes les nuits, on dit « Alleluia » avec les six derniers psaumes de l’office seulement.
3 Tous les dimanches, sauf pendant le Carême, on dit « Alleluia » avec les cantiques des Vigiles, et aussi à Laudes, Prime, Tierce, Sexte et None. Mais on dit les Vêpres avec antiennes.
4 On ne dit jamais « Alleluia » avec les répons, sauf de Pâques à la Pentecôte.
Quel beau mot que ce mot « Alleluia » ! C’est un terme hébreu composé du mot Hallelû, qui signifie « louez », et de la syllabe Iah, abréviation du nom sacré de Yahweh. C’est une acclamation du judaïsme, conservée par la liturgie chrétienne.
Les juifs le chantent fréquemment dans les synagogues. Un certain nombre de psaumes commencent par « Alleluia ! » (psaumes 105 à 107) et forment ce qu’on appelle le Hallel ou louange, chanté aux fêtes juives de Pâques, Pentecôte et Fête des Tentes. On se servait de l’Alleluia même dans la vie privée, pour marquer sa joie : « on chantera Alleluia dans les rues », dit Tobie, en parlant de Jérusalem. (Tob. 13, 17)
Il est probable qu’à la dernière Cène, Jésus récita les psaumes de la série appelée Hallel (psaumes 113 à 118) que les juifs récitaient pour le repas pascal.
L’Apocalypse (19, 1-7) témoigne de l’emploi de l’Alleluia dans les assemblées chrétiennes : « J’entendis dans le ciel comme une grand voix d’une foule immense qui disait Alleluia ».
Saint Augustin cite souvent le mot Alleluia comme un chant de joie et de louange : il faut le dire sur la terre « autant que nous pouvons afin de mériter de le dire toujours. Ici, Alleluia est notre nourriture, Alleluia est notre boisson. Alleluia est la formule de notre repos, Alleluia sera toute joie, c’est-à-dire la louange de Dieu » (saint Augustin).
Le martyrologe romain rapporte que, au cours de la persécution vandale en Afrique (V° siècle), un lecteur reçut une flèche dans la gorge alors qu’il le chantait à l’ambon : l’Alleluia était donc devenu une mélodie d’un genre particulier qu’on chantait probablement à la messe.
Saint Jérôme nous apprend que l’Alleluia retentit partout dans les champs, que les rameurs le disent pour aller en cadence, qu’il sert d’oraison jaculatoire, de signal pour appeler les moines à l’office, qu’il fait partie de la liturgie des défunts, qu’on répond Alleluia quand on frappe à la porte, comme nous répondons : entrez.
À Rome, on ne chanta d’abord l’Alleluia que le jour de Pâques, tandis qu’en Afrique, on le chantait pendant tout le temps pascal. Il est possible que ce soit saint Jérôme qui ait suggéré au pape Damase de le faire chanter jusqu’à Pentecôte.
Saint Grégoire l’aurait introduit tous les dimanches de l’année.
À l’office, saint Benoît, dont la liturgie ressemble beaucoup à celle de Rome, ne supprime l’Alleluia que pendant le Carême.
Au Moyen Age, avant le commencement du Carême, on faisait ses adieux à l’Alleluia comme à un ami qu’on ne doit plus revoir de longtemps.
Aujourd’hui, à la messe, le soliste chante l’Alleluia qui est repris par l’assemblée, entrecoupé d’un verset Alleluiatique.
Le jour de Pâques, et tout le temps pascal qui doit être vécu comme un « grand dimanche » (St Athanase) nous donne de chanter l’Alleluia pascal avec une réelle joie pour célébrer la Résurrection du Christ.
21 août