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3 novembre

03 novembre 2024.

Commentaire RB 34, 3-4

3 Quand un moine a besoin de moins de choses, il remerciera Dieu et il ne sera pas triste.

4 Quand un autre a besoin de plus de choses, il se jugera petit parce qu’il est faible. Il ne se croira pas grand parce qu’on est bienveillant envers lui.

Nous avons vu que Benoît demande à ce que la distribution aux frères de ce dont ils ont besoin prenne en compte les besoins de chacun.

Ces deux versets analysent cette question :

  • De la part de l’Abbé, cela demande beaucoup de finesse et de discernement.
  • De la part des frères, cela demande une réelle maturité (ne pas se comparer).

Le point de départ dans la réflexion de Benoît, ce n’est pas que l’on distribue automatiquement moins à un frère, mais que ce frère a besoin de moins.

C’est le frère qui décide, en conscience, de ce qui lui est nécessaire et renonce consciemment à ce qui ne lui est pas nécessaire, même si cela peut lui être distribué.

Augustin, à ce sujet est très réaliste : « Affaiblis par leur ancienne manière de vivre, certains peuvent avoir un régime spécial ; ceux que d’autres habitudes ont rendu plus robustes, ne doivent pas s’en chagriner ni voir là une injustice. Qu’ils n’estiment pas ceux-ci plus heureux de recevoir ce qu’eux-mêmes ne reçoivent pas ; qu’ils se félicitent plutôt d’avoir plus de force physique que les autres ».

Sans doute, faut-il voir ici l’indice que, dans la communauté d’Augustin, certains qui ont besoin de peu pensent que leur mesure à eux doit être appliquée à tous.

L’attitude que préconise Benoît pour le frère qui a peu de besoin est l’action de grâce.

Au verset 4, prendre en compte les situations différentes, conduit donc à appliquer des traitements différents selon les frères ; celui qui a besoin de plus, qu’il exprime humblement son besoin, mais dit saint Benoît « que son infirmité le rende humble », c’est-à-dire qu’il ne devienne pas exigeant, se positionnant toujours comme quémandeur en réclamant ce qui est lui est concédé comme un dû…

Ce à quoi Benoît invite ce frère, c’est plutôt à accueillir la générosité de ses frères. Cette miséricorde envers les pauvres, prônée par l’Évangile, marque particulière de l’atmosphère d’un monastère bénédictin, est exercée vis-à-vis de ceux qui viennent au monastère, mais aussi entre frères, en communauté.