12 novembre 2024.
Commentaire RB 36, 4-6
4 Mais, à leur tour, les malades comprendront que c’est pour l’honneur de Dieu qu’on les sert. Et ils ne feront pas de peine aux frères qui les servent en réclamant trop de choses.
5 Pourtant, il faut supporter ces malades avec patience, parce qu’ils font gagner une récompense plus grande.
6 L’abbé veillera donc avec très grand soin à ce qu’on s’occupe d’eux sans aucune négligence.
Après avoir montré le caractère sacré et christologique que l’on doit apporter à tous les frères qui souffrent d’une infirmité ou d’une maladie, Benoît est réaliste, il sait que parfois des frères malades peuvent profiter de la charité de la communauté.
Au verset 4, il rappelle aux frères malades qu’ils ne cessent pas d’être moines sous prétexte qu’ils sont malades. La charité dont fait preuve la communauté à leur égard relève d’un acte de foi au Christ et les malades doivent contribuer à ce climat de foi et de charité sans être trop exigeants pour ne pas surcharger, décourager ou attrister les frères infirmiers.
Au verset 5, toujours réaliste, Benoît sait qu’il y aura malgré tout des malades exigeants ; alors, il se tourne à nouveau vers les frères infirmiers pour les encourager, lorsqu’ils ont affaire à des malades difficiles. Si le service des malades s’appuie sur le Christ, le Christ seul peut tout endosser, tout porter : « Il a pris sur lui nos infirmités et s’est chargé de nos douleurs » dit Isaïe.
Benoît promet une récompense aux infirmiers. A la question des Apôtres à Jésus : « Qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? », la réponse de Jésus, du Nouveau Testament et de la Tradition monastique est que le Christ lui-même est cette récompense.
Au verset 6, avec l’adverbe « donc » (ergo en latin) s’achève la première partie de ce chapitre. Benoît résume tout ce qu’il vient de dire en rappelant que, même s’il y a un infirmier, le soin attentionné aux malades est directement confié à l’Abbé. Cela vaut pour les choses matérielles, mais plus encore pour les malades : on évitera toute négligence.
La négligence, dans la Règle, c’est l’expression d’une attitude intérieure d’indifférence, envers la communauté mais surtout envers les frères les plus faibles.
20 août