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20 février

20 février 2025.

Commentaire RB 70, 1-7

1 Au monastère, on évitera toute occasion d’orgueil.

2 C’est pourquoi, voici ce que nous décidons : personne n’a le droit de mettre un frère à l’écart ou de le frapper, si l’abbé ne lui a pas donné ce pouvoir.

3 On fera des reproches aux coupables devant tous, afin que les autres en éprouvent de la crainte (1 Timothée 5, 20).

4 Quant aux enfants jusqu’à l’âge de 15 ans, tous les frères sont chargés de veiller sur eux et de les maintenir dans le bon ordre.

5 Mais ils le feront avec mesure et intelligence.

6 Si quelqu’un se permet de corriger les frères plus âgés, sans ordre de l’abbé, ou bien s’il corrige trop fort les enfants, on le punira selon la Règle.

7 En effet, la Bible dit : « Ne fais pas aux autres le mal que tu ne veux pas pour toi » (Tb 4, 15).

Dans ce chapitre, Benoît précise que les enfants qui sont au monastère et qui ont moins de 15 ans, sont sous la responsabilité de toute la communauté, tous les frères doivent veiller au bon ordre et agir avec mesure et raison vis-à-vis d’eux.

Au-delà de cet âge, personne n’a le droit d’exclure ou de frapper un frère. C’est là le rôle de l’Abbé que d’y veiller.

L’argument que donne Benoît c’est que l’on doit éviter au monastère toute occasion de suffisance (c’est-à-dire de présomption et d’orgueil) :

  • Le frère suffisant dans ce chapitre, c’est celui qui exclue un frère (qui l’excommunie), donc qui agit comme si ce frère n’existait pas.
  • Le frère suffisant dans ce chapitre, c’est aussi celui qui frappe un frère.
  • Le frère suffisant est enfin celui qui agit violemment contre les enfants (sans mesure et sans raison dit saint Benoît).

Le frère suffisant est donc celui qui refuse la médiation de la communauté et celle de l’Abbé, il se situe en justicier : c’est-à-dire que lui-même ne voit pas ses défauts, mais seulement ceux des autres, aussi, il est dur.

Ailleurs, dans la Règle, Benoît précise que l’Abbé qui doit toujours avoir devant les yeux sa propre misère agit mesure et raison, alors que l’ancien qui frappe exagérément un enfant agit sans discernement, sans mesure (sine discretione).

Ce qui est difficile dans la vie communautaire, c’est bien souvent la réaction des frères, avec leur tempérament et leur caractère.

Benoît nous renvoie alors à notre propre humus (à notre propre condition humaine), à l’humilité, afin de ne pas nous situer en justicier, mais en frère… C’est en agissant ainsi que nous trouverons la bonne parole et la bonne mesure !

Refuser ce travail sur soi, c’est s’abandonner à l’orgueil qui engendre la violence et le jugement.