1 décembre 2024.
Commentaire RB 42 (Introduction)
Nous avons vu que Benoît, à la fin du chapitre 41, demande à ce que les Vêpres et le repas du soir se fassent suffisamment tôt pour que tout se passe à la lumière du jour.
A la suite, dans ce chapitre 42, Benoît demande que les heures de la nuit soient réservées au silence.
Lorsque l’on regarde dans l’Écriture, l’expérience de la nuit est très caractéristique.
L’obscurité est remplie de dangers et de menaces, Abraham, en Gn 15, succombe même à un profond effroi. L’obscurité et les ténèbres symbolisent la mort et l’éloignement de Dieu (Jb 10,22 ; Ps 88,7 ; Soph 1,15…). La nuit est aussi le lieu priviliégié des lamentations (Nb 14,1 ; Ps 6,6 ; 21,3 ; Jr 8,23 ; Lam 2,19).
D’autre part, la nuit est aussi le lieu dans la Bible de la rencontre avec Dieu, dans les songes et les vocations, comme le combat de Jacob avec l’ange. La profondeur de la nuit met en lumière le mystère de Dieu. La nuit est le moment privilégié pour prier (Ps 118,62 ; Neh 1,6) et pour méditer la Loi et pour veiller dans l’attente du Seigneur (Is 21, 8-12 ; 30,29 ; 62,6 ; Mat 25,6 ; Lc 12, 38).
La nuit est aussi liée dans la Bible aux grands évènements du salut d’Israël :
L’histoire de l’Exode prend sens dans la nuit pascale ; dans le passage du désert, Dieu, la nuit, accompagne son peuple dans la colonne de nuée.
Dans la relation des disciples avec Jésus, la nuit joue aussi un rôle très important : c’est l’heure de la rencontre avec le Christ (Jn 3,2), l’heure aussi pour le Christ de la prière au Père, c’est aussi l’heure du retour du Seigneur ; l’heure aussi de la trahison de Judas, l’heure de l’éloignement de Dieu.
Le langage du NT pour appréhender la souffrance, la mort et la résurrection du Seigneur, est profondément influencée par la nuit, ou plus exactement les dernières heures de la nuit, ou les premières lueurs de l’aube.
31 octobre