1 mars 2025.
Commentaire RB Prologue 4-5
4 Avant tout, quand tu commences à faire quelque chose de bien, supplie le Seigneur par une très ardente prière de conduire lui-même cette action jusqu’au bout.
5 Il a bien voulu faire de nous ses enfants. Aussi nous ne devons jamais lui faire de la peine par notre mauvaise conduite.
Les quatre premiers versets du Prologue, situent toute la Règle et donc toute la vie du moine dans une perspective divine et tout à fait conforme au Nouveau Testament. La vie du moine ne sera pas un effort ascétique humain d’auto-achèvement, mais une vie à la suite du Christ, imitant son attitude d’obéissance. Ce sera aussi une vie de prière continuelle.
À partir du verset 5, Benoît passe du « tu » au « nous », même à l’intérieur de la même phrase (qui englobe les versets 4 et 5). Toute la suite du Prologue sera une longue série de citations bibliques, prises surtout des psaumes, interprétés dans le cadre de la vie monastique.
Il développe plusieurs thèmes contenus dans les versets 5 et suivants. Il y a tout d’abord celui de la paternité de Dieu. Benoît voit Dieu avant tout comme un Père, et non pas un juge. Il s’agit d’un père tendre qui nous a comblés de biens, dont le premier est précisément notre qualité de fils de Dieu. Étant fils par adoption, nous avons la vie éternelle en héritage. Puisque nous avons choisi une vie d’obéissance nous devons utiliser notre qualité de fils pour lui obéir, à l’image de son Fils Unique. Il ne faut surtout pas retourner à la désobéissance, qui entraînerait le péril d’être déshérités. On voit que pour Benoît les notions de paternité divine, de marche à la suite du Christ, d’obéissance, de filiation divine, sont divers aspects d’une même réalité englobante.
Un second thème est celui de l’aujourd’hui. La conversion n’est pas une chose à faire demain. Elle est à faire aujourd’hui, chaque jour. Cette conversion a été présentée dès le début du Prologue comme le passage de la paresse de la désobéissance au labeur de l’obéissance, il est donc normal que Benoît aligne des verset de l’Écriture nous appelant à sortir du sommeil, à écouter la voix qui nous dit : Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur. » Nous devons plutôt tendre « l’oreille de notre cœur » pour savoir ce que dit l’Esprit. Non seulement ce qu’il peut dire à chacun de nos cœurs, mais ce qu’il dit « aux Églises », c’est-à-dire à chaque communauté. En effet depuis le verset 5, le texte parle à la première personne du pluriel : « nous ».
13 novembre