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24 novembre

24 novembre 2024.

Commentaire RB 39, 4-11

4 Quand il y a un seul repas, et aussi quand il y en a deux, à midi et le soir, un gros morceau de pain suffit pour la journée.

5 Quand on fait un repas le soir, le cellérier garde le tiers du morceau de pain pour le donner aux frères à ce moment-là.

6 Quand il y a plus de travail que d’habitude, l’abbé peut, s’il le juge bon, ajouter quelque chose.

7 Mais il faut surtout éviter les excès, de façon que jamais un moine n’arrive jusqu’à l’indigestion.

8 En effet, il n’y a rien de plus contraire à tout chrétien que de manger trop.
9 Notre Seigneur le dit : « Attention ! Ne rendez pas vos coeurs lourds en mangeant et en buvant trop ! » (
Luc 21, 34).

10 Pour les jeunes enfants, on ne sert pas la même quantité de nourriture que pour les plus âgés. On leur en donne moins, en gardant la mesure en toutes choses.

11 Mais tous éviteront absolument de manger de la viande, sauf les malades qui sont très faibles.

Saint Benoît fixe la ration de pain à une livre par jour et, à trois reprises, il indique : « ce qui suffit pour chaque jour » (sufficiat in die). La mesure n’est pas laissée au gré de chacun, mais la mesure fixée par Benoît n’est pas petite.

On peut penser au verset de l’Évangile : « Donnez, et l’on vous donnera. C’est une bonne mesure, bien pleine, tassée, secouée, débordante, qu’on versera dans votre tablier ; car, de la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous en retour » (Lc 6,38).

Dans les versets 6 à 9, Benoit nous dit que la mesure fixée pour la nourriture n’est pas un absolu. Quand les frères doivent fournir un travail plus ardu, ils reçoivent un supplément. C’est à l’Abbé d’en juger ; Basile déjà prévoyait déjà de confier au supérieur le soin de prendre des décisions en matière de nourriture. Ceci dit, il ne faudrait pas que l’exception devienne la Règle et Benoit rappelle aux versets 8 et 9 le danger de la crapula, c’est-à-dire de dépasser la mesure.

La tempérance est une vertu chrétienne et particulièrement une vertu monastique.

Evagre propose un remède à la goinfrerie : « Lorsque notre âme convoite une nourriture variée, qu’elle réduise alors sa ration de pain et d’eau, afin d’être reconnaissante même pour une simple bouchée.

La véritable mesure pour chacun, Benoît la propose en citant saint Luc (21,34) : « Prenez garde que l’excès n’accable votre cœur ». Il ne renvoie pas le moine à une quantité précise, à une prescription, mais plutôt à la vigilance.

Dans les versets 10-11, Benoît apporte deux précisions :

Les enfants qui ne sont encore capables de se donner à eux-mêmes une mesure, on la calculera pour eux ; on mesure à leur place (verset 10).

Dans le dernier verset, il rappelle ce qu’il a déjà dit en RB 36,9 à savoir que tous, sauf les malades, ne mangeront pas de la viande de quadrupède.