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19 février

19 février 2025.

Commentaire RB 69, 1-4 (suite 2)

1 Faisons bien attention à ceci : au monastère, personne ne se permettra, en aucun cas, de prendre la défense d’un autre moine ou de faire comme s’il était son protecteur,

2 même s’il est de sa famille, de façon plus ou moins proche.

3 Les moines ne se permettront jamais d’agir de cette manière. En effet, cela peut faire naître des conflits très graves.

4 Si quelqu’un ne tient pas compte de cette défense, on le punira très sévèrement.

Dans ce chapitre 69, l’on trouve aussi l’une des rares allusions de Benoît à la famille naturelle. Il demande qu’un moine n’en défende pas un autre, fût-il son parent, à quelque degré que ce soit. Et cela nous ramène à tous les passages du Nouveau Testament sur la famille.

On pourrait citer ici tous les passages de l’Évangile où Jésus appelle à une séparation de la famille. : « Qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; qui aime son fils ou sa fille plus que moi, n’est pas digne de moi. » (Mt 10,37). Ou encore sa réponse lorsqu’on lui dit que sa mère et ses frères veulent lui parler : « Qui est ma mère et qui sont mes frères ? » et montrant de la main ses disciples : « Voici ma mère et mes frères ; quiconque fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, c’est lui mon frère, ma sœur, ma mère. » (Mt 12,46). De même : « quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou champs, à cause de mon nom, recevra beaucoup plus et, en partage, la vie éternelle. » (Mt 19,29).

Nous appartenons tous à de nombreuses familles. Il y a tout d’abord le cercle familial où nous sommes nés. Le groupe ethnique et la nation à laquelle nous appartenons sont aussi de grandes familles. Une communauté monastique est également une famille.

Le message de l’Évangile est que l’intensité de la communion au sein d’une famille est en étroite proportion avec sa capacité à s’ouvrir aux autres.

Chaque fois qu’un groupe humain – que ce soit un couple, une communauté ou une nation – se referme égoïstement sur lui-même, les conflits internes deviennent ingérables et conduisent soit à l’éclatement du groupe soit à l’exportation des conflits dans des querelles ou des guerres avec les autres groupes ou nations. À l’opposé, chaque fois qu’un groupe humain est ouvert à la communion avec les autres groupes et à l’engagement avec eux dans un projet commun, il arrive facilement à gérer ses conflits internes.

C’est l’exemple que nous donne l’Évangile de « l’escapade » de Jésus au Temple, à l’âge de douze ans. Marie le gronde : « pourquoi nous as-tu fait cela ? ».

Mais l’ouverture de Jésus aux affaires de son Père céleste, au-delà du petit cercle familial est assumée par Marie qui médite dans son cœur ces choses même si elle n’arrive pas encore à les comprendre. 

Non seulement l’harmonie au sein de la famille de Nazareth est maintenue, mais elle est approfondie. Tout en étant devenu autonome, Jésus demeure soumis. Chaque fois que nous rappelons à nos familles que nous appartenons au Seigneur, nous faisons grandir nos familles.