25 janvier 2025.
Commentaire RB 60
1 Quand un prêtre demande à être reçu au monastère, on ne lui dit pas « oui » trop vite.
2 Pourtant, s’il continue à insister dans cette demande, il doit savoir ceci : il devra pratiquer tout ce que la Règle exige.
3 On ne rendra pas la Règle plus facile pour lui. Alors on pourra lui dire, comme c’est écrit dans la Bible : « Mon ami, pourquoi es-tu venu ? (Matthieu 26, 50).
4 Pourtant, on lui permet de prendre place après l’abbé, de donner les bénédictions et de célébrer l’Eucharistie, à condition que l’abbé le lui ordonne.
5 Sinon, ce prêtre ne se permettra absolument rien. En effet, il le sait, il est soumis aux punitions prévues par la Règle. Il donnera plutôt des exemples d’humilité à tous les frères.
6 Au monastère, quand il faut choisir un frère pour une charge ou discuter d’autres affaires,
7 le frère prêtre considère que son rang est celui de son entrée au monastère, et non celui qu’on lui a donné par respect parce qu’il est prêtre.
8 Et quand un clerc, poussé par le même désir, veut faire partie du monastère, on le met parmi les frères, à un rang moyen.
9 Lui aussi, il promettra de pratiquer la Règle et de rester au monastère pour toujours.
Benoît émet une réserve par rapport au ministère ordonné, mais il en reconnaît le besoin pour la communauté.
Le besoin de solitude du moine, lié à la conscience profonde et vraie du besoin d’être sauvé par le Christ rend absurde chez le moine le désir de devenir prêtre. Avant de vouloir soigner les autres, il faut d’abord commencer par laisser le Christ apaiser son cœur et le guérir.
Pourtant, lorsque la communauté appelle un frère au ministère ordonné, il ne se dérobe pas, car il sait que cette mission le dépasse et que, s’il demeure greffé sur le Christ, attaché à lui dans la solitude, il pourra exercer son ministère de prêtre sans renoncer à l’idéal de sa vie monastique.
Lorsqu’un jeune se présente au monastère, il est cependant important de lui poser cette question dès le début afin de ne pas le tromper et lui éviter toute illusion.
Parfois, des jeunes, candidats à la vie monastique, désirent légitimement devenir prêtres mais, pour certains, cela est pour eux déterminant ; dans ce cas, il est préférable de les orienter vers une autre forme de vie.
Le moine doit être heureux d’être moine, cela doit le combler, s’il a besoin d’être prêtre pour être un moine heureux il ne sera ni un moine heureux, ni un prêtre heureux. Il aura besoin d’avoir beaucoup de ministères extérieurs et ses frères ne reconnaîtront pas ses activités comme une œuvre de la communauté.
En revanche, il arrive parfois que certains jeunes aient aussi ce désir, mais ils sont prêts à y renoncer car ils trouvent dans la vie monastique ce qu’ils ne trouvent nulle part ailleurs, et l’appel de Dieu est clair en ce sens. Il est important alors qu’ils puissent exprimer leur désir en toute sincérité, en même temps qu’exprimer leur liberté par rapport à ce désir et que leur responsable soit très clair avec eux.
Si un jour ils sont appelés par l’Abbé à devenir prêtre, ce sera le signe que leur désir venait de Dieu ; si cet appel ne vient pas, c’est le signe que ce désir ne venait pas de Dieu. Ils ne doivent pas en être tristes, mais au contraire être pleinement heureux de l’appel à la vie monastique et de l’amitié avec Jésus-Christ.
Il n’y a pas d’incompatibilité entre la vie monastique et le ministère de prêtre, mais, dans la vie monastique, ce qui est premier, fondamental, c’est le fait d’être moine ; le fait d’être prêtre est second et doit toujours le rester.
5 octobre