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23 février

23 février 2025.

Commentaire RB 71, 6-9

6 Voici encore ce qui peut arriver : l’abbé ou un autre supérieur fait un reproche à un frère, pour une raison quelconque, même peu importante.

7 Ce frère se rend compte que ce supérieur est un peu fâché contre lui, ou un peu troublé, même très légèrement.

8 Alors, tout de suite et sans attendre, il se jette aux pieds du supérieur et il se prosterne à terre pour réparer sa faute. Il attend que l’émotion du supérieur se calme, et que celui-ci lui donne une bénédiction.

9 Si un frère refuse de faire cela, on le punira dans son corps. Et s’il continue à résister, on le chassera du monastère.

Cette seconde partie du chapitre 71 est un peu inattendue, car elle n’a pas été annoncée par le titre (« Les frères s’obéiront les uns les autres »). Il y est question de la façon de recevoir les remarques, les reproches.

Ce que Benoit indique ici se rattache avec évidence, non seulement à cette charte des relations fraternelles, que sont les derniers chapitres de la Règle, mais encore aux deux chapitres précédents. Comme ceux-ci, ces lignes traitent de correction. Mais au lieu de l’excommunication et des coups mentionnés au chapitre précédent, il s’agit maintenant de simples réprimandes verbales. Après avoir refusé aux anciens le droit de punir, sauf mandat spécial, Benoit nous dit comment doit réagir celui qui est repris.

Car ce discours ne s’adresse pas aux anciens, mais aux plus jeunes. La Règle les invite à recevoir humblement toute réprimande de leurs aînés. En agissant ainsi, ils imiteront l’humilité des Pères du Désert que beaucoup d’Apophtegmes nous donnent en exemple. L’humilité est désarmante. Elle calme toutes les émotions de la colère.

Benoit met en scène un frère qui s’aperçoit qu’il a contristé un ancien. Aussitôt, il se jette à ses pieds pour obtenir une bénédiction. Pour Benoit, la voie de l’obéissance passe par ce grand respect de l’autre. C’est un chemin d’oubli de soi.

L’obéissance n’est donc pas une conformité un peu raide à des ordres reçus d’une hiérarchie. Elle est plutôt une attention à ce qui n’est pas moi. Y compris aux émotions que je peux ressentir chez celui qui m’adresse la parole. La vie de l’obéissance est donc bien un chemin d’amour.