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12 janvier

12 janvier 2025.

Commentaire RB 57, 4-9

4 Quand on vend un objet fabriqué par les artisans, cet objet passe par les mains de plusieurs personnes. Elles feront attention à ne se permettre aucune malhonnêteté,

5 elles se rappelleront toujours l’histoire d’Ananie et de Saphire (Actes 5,1- 11). Ceux-là, ils ont subi la mort dans leur corps.

6 Mais ces personnes et tous ceux qui sont malhonnêtes avec les biens du monastère auront peur de souffrir la mort dans leur coeur.

7 Pour fixer les prix, on ne se laissera pas gagner par la passion de l’avarice.

8 On vendra les objets, toujours un peu moins cher que les autres artisans,
9 « pour qu’en tout on rende gloire à Dieu » (
1 Pi 4, 11).

« Pour qu’en tout Dieu soit glorifié » …

On aurait pu attendre que cette phrase soit dite à propos de la charité fraternelle, ou bien à propos du service mutuel. C’est ainsi d’ailleurs que la comprend St Pierre dans son épitre quand il dit : « Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme les bons intendants d’une multiple grâce de Dieu. Si quelqu’un parle que ce soit comme les paroles de Dieu ; si quelqu’un assure le service que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu’en tout Dieu soit glorifié par Jésus Christ … » (1 P. 4, 10-11).

Mais, ici St Benoit utilise cette recommandation à propos de notre manière de faire du commerce. On pourrait paraphraser l’épitre de St Pierre : « Si quelqu’un fait du commerce que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu’en tout Dieu soit glorifié … ».

Aucune de nos activités humaines n’est tenue hors de la lumière de Dieu, pas même le commerce et l’usage de l’argent. De cette manière juste et toujours en quête d’ajustement, on témoigne de notre choix fondamental pour Dieu, et non pour Mammon, le dieu argent. 

Jusque dans nos activités économiques, nous sommes appelés à vivre et à témoigner de notre confiance première en Dieu. Nous croyons que notre vie est reçue de Lui qui veille sur nous, et nous voulons par notre liberté vis-à-vis de l’argent dire au monde que nous nous savons entre ses mains.

Autrefois, avant la Révolution, les moines et les religieux étaient mal vus parce qu’ils ne travaillaient pas. Ils vivaient sur leurs rentes et beaucoup les regardaient avec mépris comme des parasites. La fameuse « commission des réguliers » se chargea avant la Révolution de supprimer ainsi bon nombre de maisons, n’ayant plus que quelques religieux, jugés inutiles.

Aujourd’hui, ce serait un autre contre témoignage si les moines qui veulent vivre du travail de leurs mains se présentaient comme des hommes durs en affaire. Nous partageons le sort de tous les humains de devoir travailler pour vivre. Les gens nous regardent beaucoup à travers nos activités manuelles et économiques. En ces lieux très humains, nous leur sommes proches, et des liens naturels d’échange se tissent avec beaucoup. Plus nous serons professionnels dans notre manière de travailler, sérieux et cohérents, plus nous pourrons marquer notre différence dans une manière qui veut privilégier la justice et l’humain. Une manière qui voudrait avant tout servir les personnes et glorifier Dieu.

Notre monde qui peut être dur en affaire et dur dans les relations professionnelles attend sûrement de notre part ce double signe de cohérence professionnelle et de profonde humanité dans la relation.