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Commentaire RB 3, 9-10

29 mars 2025.

29 mars

9 Et personne ne se permettra de s’opposer à son abbé avec orgueil, ni dans le monastère, ni en dehors.

10 Si un moine se le permet, on le punira selon la Règle.

L’OBÉISSANCE DE JÉSUS-CHRIST (2)

L’indépendance de Jésus demeure intacte jusqu’au dernier moment de sa vie. L’heure de sa mort est certes l’heure de l’obéissance suprême au Père, mais c’est dans l’obéissance aux hommes que va l’atteindre la volonté du Père, tout particulièrement dans le geste de Judas. Jésus s’y soumet mais il le fait librement. Jésus garde l’initiative et s’en remet librement entre leurs mains. Judas livre Jésus aux grands prêtres (Mc 14,10ss) qui le livrent à Pilate (Mc 15,1) qui, après avoir essayé de s’en débarrasser sur Hérode, le livre aux Juifs pour être crucifié (Mc 15,15). Jésus passe de mains en mains. Jésus se soumet à cet appareil judiciaire dont il ne conteste pas la légitimité, mais sa docilité fait éclater l’iniquité des verdicts qui sont rendus. En leur obéissant, Jésus prend la position de juge, et sa mort condamne tous les abus de pouvoir. Du sort le plus dur, Jésus a choisi de se rendre solidaire, il a voulu connaître la détresse la plus profonde. Ainsi triomphe-t-il du péché dont il meurt, ainsi donne-t-il à toutes les victimes du péché, d’unir leur souffrance à sa Passion, de transformer leur esclavage en obéissance.

La seule obéissance à laquelle Jésus se soumette d’une façon absolue est l’obéissance au Père. Il ne la découvre pas en règle ordinaire – du moins ne semble-t-il pas – dans des illuminations reçues directement du Père (même si Jésus ne quitte pas des yeux son Père, il n’y lit pas forcément la décision qu’il devra prendre). Ce sont les événements, c’est le déroulement des circonstances qui amènent Jésus – comme chacun de nous – à découvrir quelle est la volonté de Dieu sur lui et à lui dicter ses réponses. Ces réponses ont bien celles du Fils de Dieu, elles lui viennent du Père à la face duquel il vit, mais ce sont des réponses d’homme, provoquées par le choc des événements sur une conscience humaine. Jésus sait où il va mais il se laisse conduire par les événements. Les événements remplissent Jésus – comme nous – de stupeur, d’amertume, de joie – il ne savait pas tout à l’avance ! – il est aussi désarmé que nous sous le coup des circonstances. Quelles que soient les circonstances de sa vie, il se livre au Père et à son œuvre, il obéit.