24 février 2025.
Commentaire RB 72
1 Dans le cœur, il peut y avoir un feu mauvais et amer qui sépare de Dieu et conduit loin de lui pour toujours.
2 Il peut y avoir aussi un bon feu qui sépare du mal et conduit à Dieu et à la vie avec lui pour toujours.
3 Ce feu-là, les moines le feront donc passer dans leurs actes avec un très grand amour.
4 Voici comment : chacun voudra être le premier pour montrer du respect à son frère.
5 Ils supporteront avec une très grande patience les faiblesses des autres, celles du corps et celles du caractère.
6 Ils s’obéiront mutuellement de tout leur coeur.
7 Personne ne cherchera son intérêt à lui, mais plutôt celui des autres.
8 Ils auront entre eux un amour sans égoïsme, comme les frères d’une même famille.
9 Ils respecteront Dieu avec amour.
10 Ils auront pour leur abbé un amour humble et sincère.
11 Ils ne préféreront absolument rien au Christ.
12 Qu’il nous conduise tous ensemble à la vie avec lui pour toujours !
Le bon zèle des moines. Ce texte est l’un des plus beaux de la Règle. St Benoît commence ce chapitre en opposant les deux zèles : le zèle mauvais, amer, qui sépare de Dieu – Le bon zèle qui sépare des vices et mène à Dieu.
On pense à l’ouvrage, La cité de Dieu de St Augustin :
« deux amants ont fait deux cités : l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu, la cité terrestre, et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, la cité céleste » (XIV, 28).
St Benoît décrit ce bon zèle en huit courtes sentences, qui rappellent les instruments des bonnes œuvres.
Mais ici Benoît laisse de côté l’ascèse personnelle. Il ne parle que des relations entre frères et il débouche sur l’amour du Christ.
« Supporter avec une très grande patience les infirmités corporelles et morales de nos frères » (72, 5).
C’est notre combat quotidien et c’est réciproque : mes frères ont besoin d’autant de patience que moi, sans doute plus
« Ne pas chercher ce qui est le meilleur pour moi, mais plutôt pour les autres » (72, 7).
Ce verset aussi est d’application courante dans nos vies, pour la nourriture, par exemple, est-ce que je pense à laisser le meilleur à mes frères ?
« Ne préférer absolument rien au Christ » (72, 11).
Benoît emprunte cette formule à St Cyprien. Se savoir aimé par le Christ ! Que cette relation habite notre cœur de plus en plus !
11 octobre