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Commentaire RB 4, 68-69

28 juillet. 2024

68 Ne pas aimer les disputes.

69 Fuir tout ce qui te met au-dessus des autres.

« Ne pas aimer les disputes », ou encore « détester la contestation ». Saint Paul place la contestation, avec la jalousie et l’envie, au rang des convoitises de la chair. Il s’agit de cette forme de contestation qui dégénère en querelle, discorde, esprit de rivalité.

La contestation, ce n’est pas le fait de dire ce que l’on pense, cela est nécessaire. La contestation consiste à s’attacher à son point de vue parce que l’on n’accepte pas le point de vue de l’autre.

Rien à voir avec le fait, tout naturel, de donner son avis. Ici, c’est à la décision de la communauté ou à l’autorité, que l’on se heurte. Il entre dans cet affrontement une bonne part de refus de toute subordination, une jalousie plus ou moins instinctive de l’autre.

Nous comprenons pourquoi Benoit a enchainé la trilogie : jalousie, envie, rivalité. Si nous n’y prenons pas garde, tout devient objet de litige. « Ils en arrivèrent à se quereller sur celui d’entre eux qui leur semblait le plus grand » ! Lc 22, 24. Abba Pœmen a dit : « Fuis toujours celui qui, dans la conversation, n’arrête pas de contester ».

« Fuir l’élèvement ». On peut traduire auss i: « Fuir l’arrogance ». Elatio, en latin : c’est la tendance à fanfaronner, à se pavaner, à s’élever. C’est une tentation qui est toujours présente en nous, plus ou moins sournoise.

Nous pensons au Magnificat : « Il renverse les puissants de leur trône ; il élève les humbles. » Cet instrument est important pour St Benoit. Et il reviendra sur ce danger plusieurs fois : à propos du lecteur de semaine, qui devra demander la prière de la communauté, « afin que Dieu daigne le préserver de l’esprit de vanité » (RB 38, 2). De même, le prêtre admis au monastère devra se garder de l’élèvement. Risque, aussi, pour le prieur de l’Abbé (le second du monastère) ! Danger aussi pour le cellérier.

Benoit dénonce même, dans le Prologue, le danger de s’enorgueillir de sa bonne observance, au lieu de reconnaître que le bien qui se trouve en nous vient de Dieu. C’est aussi ce que Jésus reproche aux pharisiens.

« Un frère demande à Abbé Pœmen : Comment dois-je me conduire, dans le lieu où j’habite ? Où que tu sois, répond l’ancien, ne cherche pas à imposer ton point de vue, et tu vivras en paix ». Paix et humilité, nous ne nous étonnons pas de ce jumelage. Il est dans l’Évangile.