26 juillet 2024.
63 Chaque jour, faire passer dans tes actions les commandements de Dieu.
Après nous avoir invité à être vrai, à ne pas paraître saint avant de l’être ; après nous avoir invité à obéir à l’abbé même lorsqu’il agit autrement que ses dires, saint Benoît nous demande à tous de mettre en œuvre ce qu’il nous demande dans ce chapitre 4.
Praecepta Dei factis cotidie adimplere
Ces préceptes de Dieu les mettre en œuvre, de fait, chaque jour.
« Accomplir, chaque jour, par ses actes, les préceptes de Dieu ».
L’expression est forte. Elle vient du Christ lui-même, qui est venu accomplir la Loi et les Prophètes, c’est-à-dire leur donner leur plénitude de sens. Chacun de nous, à la suite du Christ, est responsable de cet accomplissement.
Oui, je suis un pauvre et je dois l’accepter et l’accueillir et ne pas jouer au saint, et cela que je sois un postulant ou que je sois le prieur ; c’est important et vital d’avoir fait cette démarche. Ceci dit, ma pauvreté, ne sera jamais un drapeau que j’agite pour m’identifier et dire « ne me touchez pas », ou encore « ne me demandez rien » ou encore une cuirasse que j’utilise pour me protéger.
Jésus ne peut pas me sauver si je m’enferme dans ma pauvreté comme dans un ghetto, je dois chercher à me convertir, à bouger, à obéir aux appels de Dieu, à l’abbé, aux frères et cela, même si c’est difficile pour moi.
En travaillant la Règle ou l’Evangile, il est fréquent de se sentir condamné par ce que l’on écrit ou par ce que l’on dit, et pourtant… c’est en acceptant devant le Christ qui m’aime que quelque chose doit bouger dans ma vie et que je dois faire ce qu’il me demande que, petit à petit, l’on avance… C’est long, ce n’est pas rapide, mais c’est cela la vérité du chemin et le sens de notre présence.
La Règle ce n’est pas d’abord un discours spirituel sur lequel on construit des théories, c’est concret, c’est écrit pour moi, pour ma conversion.
C’est chaque jour que ces instruments sont à reprendre comme les outils pour le jardin, pas seulement en désir, mais « de fait » ; pas seulement quand j’en ai envie, mais « chaque jour ».
C’est en agissant ainsi que, peu à peu la Règle permet de vivre l’Evangile et que s’opère une lente et profonde conversion et libération.
En attendant, il faut sans cesse recommencer, repartir, tomber, se relever. Comme le disent les bambaras : « dooni dooni, ji be don ko ro » (c’est petit à petit que l’eau rentre dans le marigot).
Commentaire RB 4, 64-67