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2 décembre

2 décembre 2024.

Commentaire RB 42, 1-2

1 Les moines doivent s’appliquer à garder le silence tout le temps, mais surtout pendant la nuit.

2 C’est pourquoi, tous les jours, les jours de jeûne et les jours sans jeûne, voici ce qu’on fait.

« En tout temps les moines doivent s’appliquer à garder le silence », en latin, nous avons ceci Omni tempore silentium debent studere monachi. « En tout temps les moines doivent s’étudier au silence (s’exercer au silence) ».

Or, le verbe studere qui a donné en français étude ou étudier, revient trois fois dans la Règle.

  • Au chapitre 31, 12 à propos du cellérier : Neque avaritiae studeat neque prodiga, c’est-à-dire il ne s’exercera ni à l’avarice, ni à être dépensier.
  • Au chapitre 64, 15 à propos de l’abbé : Studeat plus amari quam timeri, c’est-à-dire il s’exercera davantage à être aimé que craint.

Benoît qui connaît l’étude, la lecture, qui en parle dans la Règle, nous enseigne ici que la plus grande étude sur cette terre consiste à s’exercer à aimer : aimer ses frères, aimer le Seigneur et surtout à ne pas perdre son temps à chercher à copier les façons de vivre dans le monde, celle des avares, celle des gaspilleurs, celle des puissants de ce monde qui fondent leur autorité sur la crainte qu’ils inspirent !

Etudier pour Benoît, c’est un art de vivre qui s’apprend. Le silence est ce lieu privilégié de l’apprentissage de la vie monastique, de l’étude de l’art de vivre au monastère, de l’humilité.

Au chapitre 6 de la Règle qui traite du silence, Benoît emploie le terme de « taciturnitas » qui peut se traduire en français aussi bien par « silence » que par « discrétion ». Le silence nous apprend trois choses essentielles :

  • Vivre en présence de Dieu.
  • Habiter avec nous-mêmes et donc être libre par rapport à nos passions.
  • Ecouter la volonté de Dieu qui est toujours pleine de sagesse et de mesure ; c’est cette sagesse et cette mesure que l’on appelle dans la tradition monastique, la discrétion.

Ne pas être silencieux, c’est souvent ne pas écouter la présence de Dieu et sa Parole et tomber dans tous les excès, c’est rendre la vie communautaire impossible ; c’est s’enfermer dans des façons de voir et de penser, qui sont celles du monde.

Après une journée de travail, il est indispensable et sacré pour nous de garder le silence, d’arrêter tout ce qui nous a préoccupés dans la journée pour nous attacher à la présence de Dieu. A partir de 17h 15, nous commençons à entrer dans ce silence de la nuit qui devient absolu après les Vigiles.

Cet art de vivre, toute la journée, nous avons à le chercher et à l’apprendre, mais surtout la nuit, c’est-à-dire après l’Office du soir. C’est pour Benoît tellement important qu’il en parle comme d’un temps sacré, d’un temps qui appartient à Dieu et où en gardant le silence, nous apprenons que nous appartenons au Christ.

Je demande aux frères qui disposent d’un téléphone d’y être très vigilant. Ne profanons pas ce silence de la nuit qui fait partie de nos engagements les plus profonds.