25 juillet 2024.
62 Ne pas vouloir être appelé saint avant de l’être, mais l’être d’abord. Ensuite, on le dira avec plus de vérité.
Je garde un souvenir d’un vieux moine, plein d’humour et très intelligent. Un jour, un frère était auprès de lui et lui disait qu’il était plein de qualités ! Et celui-ci de lui répondre cette phrase de Jésus dans l’Évangile : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés ». Il avait trouvé une belle parade pour ne pas être appelé saint.
Nos jugements humains sur les autres, qu’ils soient en leur faveur ou en leur défaveur, sont toujours en deçà de la réalité. Quand on parle de la sainteté d’un autre, de quoi parle-ton ? On dit sûrement plus de soi-même qui est édifié, éclairé, conforté par la vie, les attitudes, ou les paroles d’une personne que de la personne en elle-même.
Qui peut connaître en effet la sainteté d’un autre, sinon Dieu seul qui nous communique la sienne.
Nous apprécions les perfections visibles, mais Dieu reconnait les mouvements profonds du cœur, sous les bonnes comme sous les moins bonnes apparences.
Les figures des saints qui jalonnent l’histoire de l’Église nous redisent dans leur grande variété de caractère, de profils sociaux et de charismes, que la sainteté n’est pas réductible à nos schémas humains.
Le Dieu unique désire communiquer ses dons spirituels à chacun de nous dans son unicité, lui qui est infiniment Amour n‘est pas avare, ni en manque d’imagination.
Quel est notre chemin de sainteté à chacun ? Il est le fruit de l’œuvre de l’Esprit Saint et de notre réponse. L’Esprit Saint n’a de cesse de venir nous transmettre en profondeur la vie divine. L’éteignons-nous ou la laissons nous faire son œuvre ?
Vivons-nous comme si nous étions les seuls maitres à bord ou bien sommes-nous tout à l’écoute de la Parole de Dieu, de l’Abbé, du frère ? La sainteté n’est-elle pas là dans la disponibilité de plus en plus libre et profonde au souffle de Dieu qui nous fait vivre de sa vie ?
Commentaire RB 2,1-3