24 juillet 2024.
61 Obéir en tout aux ordres de l’abbé, même si celui-ci se conduit autrement – espérons que non ! -. Dans ce cas, rappelle-toi le commandement du Seigneur (Mt 23, 3).
Cet instrument forme la paire avec l’instrument précédent « haïr sa volonté propre ».
Notre vie monastique repose sur la confiance aux médiations humaines : la parole de l’abbé, celles des frères, les coutumes de la communauté. Confiance dans cette institution qui nous porte et nous donne les moyens de devenir nous-mêmes.
L’obéissance à la parole de l’abbé est un acte de volonté et de liberté. Cette obéissance n’est en rien une contrainte pour celui qui désire obéir à Dieu. Nous savons depuis l’incarnation du Christ que Dieu se plait à parler et à se dire à travers les médiations humaines.
En écoutant celles-ci et en les respectant, nous mettons toutes les chances de notre côté pour faire sa volonté.
Et cette confiance va loin. Benoit le suggère en disant que même si l’abbé agit autrement, il faut faire ce qu’il dit. Car même ainsi, on obéit encore au Seigneur qui a dit : « Ce qu’ils disent faites-le, quant à ce qu’ils font, ne le faites pas ».
Cet acte de foi extrême manifeste encore l’obéissance, vécue dans la vie monastique, et commandée par la foi. La foi en Dieu qui se sert de médiations faillibles, contestables.
Mais cette fragilité n’a pas empêché la confiance que le Seigneur a fait aux hommes. Pierre, au lendemain de son reniement, le regard de Jésus se pose sur lui afin que, depuis sa faiblesse assumée, il vive sa mission au service de ses frères.
La foi du Seigneur en l’homme faillible, faible, appelle la foi du frère qui obéit à son frère faillible, faible, à qui est confiée la charge du troupeau.
Dans cette lumière de la foi, nos relations fraternelles prennent une densité tout autre qu’il nous faut savoir reconnaitre et goûter. Nous sommes dans les mains de Dieu qui nous conduits à travers sa parole, en particulier celle de l’abbé.
10 octobre