16 juillet.
44 Craindre le jour du jugement.
45 Avoir très peur de souffrir loin de Dieu pour toujours.
Craindre ou aimer ?
Craindre le jugement, redouter l’enfer (« Avoir très peur de souffrir loin de Dieu pour toujours » – Notre traduction).
« L’amour chasse la crainte » dit Jean.
Et Benoit de renchérir à propos de l’humilité : « Le moine (humble) arrivera à cet amour de Dieu qui est parfait et qui met dehors la crainte. Grâce à lui tout ce qu’il observait auparavant, non sans frayeur, il commencera à le garder sans aucun effort, comme naturellement, par habitude, non plus par crainte de la géhenne, mais par amour du Christ » (RB 7.68-69).
Ces lignes merveilleuses de Benoit nous montrent le sommet vers lequel nous marchons. Sommet de l’Amour libéré de la crainte, de toutes ces entraves qui paralysent l’élan.
En ce chapitre 4, Benoit n’hésite pas à recommander de craindre le jugement et de redouter la géhenne, même si quelques pages plus loin, il montre un dépassement possible lorsque, par le travail de l’humilité, l’amour chasse la crainte de la géhenne.
Ce chemin vers la liberté laisse entrevoir un profond travail spirituel, le travail de l’Esprit Saint qui agit en nous et avec nous.
Car il ne suffit pas de dire : « Je ne crains pas » ou « je suis libre pour aimer » pour effectivement aimer sans crainte. La crainte et la peur sont un phénomène si profond que nous ne le maitrisons pas comme nous le voulons.
Nous sommes habités par nos peurs, souvent à notre insu. Les anciens nous disent que la seule chose qui doit nous faire peur est de vivre loin de Dieu ; craindre ce qui peut nous perdre et nous séparer de Dieu (le jugement ou la géhenne).
Cette importance donnée à craindre tout ce qui peut nous éloigner de Dieu est le fruit d’une prise au sérieux de la complexité humaine affrontée à des sentiments très contrastés.
L’homme réel habité par des craintes diverses ne grandit dans l’amour réel de Dieu et des autres qu’au prix d’un long travail de la grâce et de sa liberté, comme s’en fera l’écho le chapitre 7 sur l’humilité.
Ces instruments peuvent nous inviter à regarder cela en face pour ne pas nous faire illusion sur nous-mêmes et pour mieux confier notre espoir à Dieu.
25 septembre