13 juillet 2023.
34 Ne pas être orgueilleux.
35 Ne pas aimer le vin.
36 Ne pas aimer manger beaucoup.
37 Ne pas dormir partout.
38 Ne pas être paresseux.
39 Ne pas murmurer.
40 Ne pas dire du mal des autres.
Voici sept instruments que la part intelligente de nous-mêmes admet sans hésiter.
C’est une évidence qu’il ne faut pas « être orgueilleux, ni adonné au vin, ni grand mangeur, ni ami du sommeil, ni paresseux, ni murmurateur, ni médisant ».
Mais chacun découvre souvent une autre part de lui-même qui montre son nez de temps en temps, et qui aura du mal sur tel ou tel point à ne pas être orgueilleux, ni adonné au vin, etc. Rien alors n’est plus évident, et notre pauvreté apparaît comme une incapacité plus ou moins profonde à surmonter le défaut ou le péché en question. Une part de nous-mêmes ne veut rien entendre.
Ces instruments peuvent être l’occasion d’accepter de regarder en face telle pauvreté, telle misère humaine, que l’on rencontre comme une incapacité à nous maitriser sur tel ou tel point. Pouvoir se regarder en face sans sombrer dans la culpabilité qui enferme sur le dépit sur soi, est déjà une première étape salutaire.
Pouvoir en parler, confier cette difficulté dans l’ouverture du cœur, est une seconde étape salutaire. Elle permet de ne pas porter seul ce fardeau.
En parler, c’est aussi apprendre peu à peu, à mieux se connaitre, et surtout à éviter le piège de l’auto justification. « Je suis comme çà, c’est parce que ceci ou ceci … et puis je ne changerai jamais … » Notre propos de conversion monastique porte en lui une belle espérance : celle de devenir. Nous sommes appelés à devenir, non pas à rester dans nos ornières.
Et devenir quoi ? Devenir peu à peu ce que nous sommes vraiment par notre baptême, des hommes debout et libres, des fils qui se savent vraiment aimés de Dieu, avec et surtout pas sans leurs blessures ou leurs errances.
Accepter de devenir, c’est accepter de ne pas s’auto justifier, pour ouvrir, sous la conduite de la grâce de Dieu, des chemins de vie. La vie monastique est une voie sur laquelle nous apprenons à nous unifier, avec tout ce que nous sommes, même avec nos parts les plus ténébreuses.
C’est une grâce offerte par la vie commune qui nous entraine vers plus de vérité, c’est aussi une exigence qui vient nous stimuler et nous bousculer parfois. N’ayons pas peur, Dieu ne nous abandonne pas sur ce chemin où nous devenons vraiment moines.
22 août