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Commentaire RB 4, 27-33

12 juillet 2024.

27 Ne pas jurer : cela évite de trahir ton serment.
28 Dire la vérité dans ton cœur comme dans ta bouche.
29 Ne pas rendre le mal pour le mal.

30 Ne pas être injuste avec les autres. Mais si on est injuste avec toi, souffrir cela avec patience.

31 Aimer tes ennemis.

32 A ceux qui te jettent une malédiction, ne pas répondre par une malédiction, mais plutôt par une bénédiction.

33 Accepter de souffrir durement pour la justice.

Après la maxime, « Ne pas cesser d’aimer » (RB 4, 26), Benoît nous indique quel sera le prix à payer pour cet amour, quel sera le poids de la construction d’une communauté chrétienne :

Tout d’abord « ne pas jurer », c’est-à-dire ici ne pas prononcer de parole fausse sur une situation qui concerne la communauté ou un frère. Parce que nous sommes moines, les paroles que nous prononçons ont un poids particulier lorsque les gens les entendent, ils nous croient, ils nous font confiance.

Lorsque nous mentons sur un frère, lorsque nous exagérons sur une situation communautaire, nous utilisons notre habit monastique pour faire du mal.

Benoît nous invite à dire la vérité telle qu’on l’a dans le cœur. Cela suppose que notre cœur soit apaisé ; il faut éviter de parler sur un frère lorsque nous sommes en colère contre lui car, à ce moment-là, nous ne disons pas la vérité au sens où Benoît l’entend, au sens aussi où le psalmiste dans la Bible l’entend : « Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent ».

Une vérité froide sans amour est un mensonge ; une justice justicière sans paix du cœur n’est que vengeance.

Benoît continue en nous invitant à refuser la vengeance, à ne jamais rendre le mal pour le mal, mais à chercher ce qui est le meilleur pour le frère qui m’a fait du mal.

Autre forme de vengeance, faire subir aux autres ce que l’on m’a fait subir. C’est classique dans la vie : on retrouve cela dans l’armée et dans toutes les formes de corporation (le bizutage), cela peut-être une tentation aussi dans la vie monastique. Si nous estimons que certaines choses n’ont pas été justes ni bonnes pour moi, je dois tout faire pour que mes jeunes frères ne subissent pas la même injustice.

La maxime suivante, reprise de l’Évangile, résume cet enseignement : « Aimer tes ennemis » et répondre à la malédiction par une bénédiction car bénir est plus puissant que maudire et lorsque je bénis mon frère (c’est-à-dire lorsque je lui fais du bien), je réduis à néant le mal qu’il a voulu me faire.