30 mars 2025.
30 mars
11 Mais l’abbé, lui, fera tout en respectant Dieu avec confiance et il se soumettra à la Règle. Oui, c’est sûr et il le sait, il devra rendre compte de toutes ses décisions à Dieu, le juge parfaitement juste.
L’OBÉISSANCE DE JÉSUS-CHRIST (3)
Les Écritures occupent une place importante dans la vie de Jésus pour discerner la volonté du Père, non pas qu’il ait cherché à faire coïncider, d’une manière artificielle, son histoire avec le texte de l’Écriture ; ses réactions sont spontanées, elles reflètent tout simplement ce qu’il est, la vérité de son être, cependant lorsqu’il veut justifier ses réflexes les plus naturels, il se réfère à l’Écriture : « C’est la miséricorde que je désire et non les sacrifices » (Mat 9,13 = Os 6,6) ; « La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres » (Mat 11,5 = Is 61,1).
Pour avoir ainsi cet à-propos, il fallait que Jésus n’ait ni à réfléchir, ni à s’adapter ; qu’il n’ait à être simplement que ce qu’il est : la Parole du Père.
Jadis exprimée par fragments, la Parole de Dieu est avec Jésus exprimée dans sa globalité car il est, lui, le Verbe de Dieu, la Parole de Dieu. Jésus ne peut pas être infidèle aux Écritures car les Écritures lui sont naturelles, et pourtant il choisit de s’y soumettre. Né « sujet de la loi » (Ga 4,4), il est tenu comme son peuple à l’observer intégralement, mais il est le seul à en percevoir le sens véritables et les exigences profondes.
Un mot revient souvent sur ses lèvres : « Il faut ». Dieu a commandé, il faut que sa volonté s’accomplisse. Le Christ ne se prévaut pas d’une quelconque liberté vis-à-vis des Écritures, mais il se tient obéissant devant elles, uniquement préoccupé d’accomplir le programme qu’elles lui dictent. La Passion est le sommet de son obéissance aux Écritures… le « Il faut » prend ici toute sa force (Mc 8,31 ; 10,38 ; Jn 3,14 ; 12,27) et il lui apparaît dans toute sa vigueur à partir de la lecture des Écritures. Obéissance aux hommes (Mc 14,41), obéissance aux événements (Jn 18,11), obéissance aux Écritures (Mc 26,34). Trois données indivisibles d’une même obéissance.
Obéir au Père est pour Jésus une question de vie ou de mort car la volonté de son Père, fut-elle torturante, est la seule nourriture qui le soutienne (Jn 4,34 ; Mat 4,4). Obéir n’est pas pour Jésus un moyen de rejoindre Dieu en coïncidant avec sa volonté, c’est l’expression, de sa propre personne, de son intimité unique avec le Père. « Le Fils ne peut faire de lui-même rien qu’il ne voie faire au Père » (Jn 5,19), Jésus ne saurait être autre chose que le Fils. Être Fils n’a pas pour Jésus d’autre signification que de faire la volonté du Père, ce titre éclate au grand jour au moment de sa Passion… il fallait attendre que se dérobent toutes les sécurités humaines pour que puissent être manifestées au grand jour que Jésus n’a pas d’autre appui que Dieu. Au matin de la résurrection, la puissance de Jésus ne devra rien aux hommes, elle viendra toute de Dieu, elle sera le témoignage rendu qu’il avait eu raison de ne s’appuyer que sur l’obéissance au Père.
29 décembre