8 avril 2025.
Mardi de la 5ème Semaine du Carême
Jn 8, 21-30
D’un Commentaire du Père François Bessonnet
Toi qui es-tu ? Le Fils élevé de terre
Si Jésus marche vers le Père, en dépit de sa condamnation à mort par les hommes, ce sont ses accusateurs qui risquent de mourir dans leurs péchés. L’évangéliste rappelle combien Jésus n’est pas seulement un « simple » envoyé par Dieu.
Le JE SUIS de Jésus reprend l’identité même de Dieu tel qu’il se révéla à Moïse : Je suis qui je suis. Tu parleras ainsi aux fils d’Israël : “Celui qui m’a envoyé vers vous, c’est : JE-SUIS (Ex 3,14). Il est l’envoyé divin, demeurant en pleine communion avec le Père. Par sa vie, c’est la vie de Dieu qui s’exprime et se révèle ici-bas.
S’il est d’en-haut, exprimant son origine et sa destination, c’est bien d’en bas, à ce monde, qu’il s’adresse. Un monde qui, chez Jean, désigne, non pas le monde habité, mais la partie hostile au dessein de Dieu. Ce refus constitue le véritable péché qu’est de se détourner de Dieu, de sa lumière et de son eau vive. Dès lors, ne pas croire au Fils envoyé par le Père, maître de la Vie, c’est se tourner vers les ténèbres et la mort. Tel est le jugement.
Les paroles de Jésus semblent bien obscures à ses auditeurs. Mais pour le lecteur croyant de l’évangile, les allusions sont des plus éclairantes.
La véritable identité divine de Jésus et son départ vers le Père, se révéleront avec l’élévation du crucifié. La croix devient parole et source de salut pour le monde.
Certes, beaucoup crurent en lui. Mais cette foi en l’envoyé du Père doit aussi accueillir l’évènement de la Croix, non comme un accident, mais comme le dessein salvateur de Dieu lui-même. Comme avec le discours du pain de vie (Jn 6), la foi au Fils exige bien des conversions auxquelles beaucoup ne peuvent se résoudre.