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4 octobre

4 octobre 2024.

Commentaire de RB 28, 1-4

1 Un frère reçoit souvent des reproches pour une faute. Il a même été mis à l’écart de la communauté. S’il ne change pas, on le punira plus durement, c’est-à-dire on le frappera.

2 Malgré cela, il ne se corrige pas. De plus, emporté par l’orgueil – espérons que non ! -, il veut prouver que sa conduite est juste. Dans ce cas, l’abbé agira comme un sage médecin.

3 Il applique d’abord un médicament doux, c’est-à-dire des conseils qui calment la douleur et qui encouragent. Puis il présente au frère la Parole de Dieu pour le guérir. Enfin, il brûle sa plaie en le mettant à l’écart et il lui donne des coups de bâton.

4 Si l’abbé voit que tout ce qu’il fait ne sert à rien, alors il emploie un remède meilleur que les autres.

Nous avons vu au chapitre 27 combien Benoît nous invite à nous entraider mutuellement, à nous reprendre, à nous corriger et combien l’Abbé doit faire preuve de patience.

            Avec ce chapitre 28, Benoît prend acte de ce que certains frères, malgré tous les efforts qui ont été faits, ne veulent pas se corriger : « Nolverint » (ils refusent). Ce verbe exprime l’endurcissement et l’entêtement, un refus radical d’entendre quoique ce soit.

            Nous avons vu que reprendre un frère, ou le mettre à l’écart, n’a pas pour but de le punir (comme l’on punit un enfant), mais de le faire revenir en communauté. La communauté attend de lui l’amendement, or celui-ci ne vient pas !

Au verset 1, face à cette obstination dans le refus, Benoît parle des coups de bâton. Ce verset peut nous surprendre, mais dans la culture guerrière de l’époque, il se comprend.

Cependant, on arrive ici à l’extrême et Benoît n’y croit pas beaucoup… Les coups de bâton n’ont jamais converti les cœurs !

Il constate d’ailleurs l’échec : « Si même de cette manière, il ne se convertit pas… », s’il continue à se justifier… l’Abbé doit alors se rappeler qu’il tient la place du « Christ-Médecin », et que la meilleure médecine contre l’endurcissement du cœur, c’est la prière, et celle des frères. Comme le disait saint Polycarpe : « toute blessure ne se soigne pas par les mêmes plantes ».

Saint Ambroise écrivait : « Le médecin a bien des remèdes, au moyen desquels il a coutume de guérir. Sa parole est un remède : tel médecin de ses discours ligature les plaies, tel autre les frotte avec l’huile de la douceur, un autre donne un verre de vin pour soulager la plaie de l’âme ; un autre ligature les plaies par un ordre plus austère, un autre réchauffe en mettant le péché à nu, il pique comme avec l’alcool en annonçant le jugement… »

Mais si rien de cela ne marche, il ne reste plus que la prière.