4 mars 2025.
Mardi de la 8ème Semaine du Temps Ordinaire
Mc 10, 28-31
Hier, Jésus invite l’homme à tout abandonner pour trouver le Royaume (Mc 10, 28-31) et, ses disciples, qui ont tout quitté pour le suivre se sentent prêts à entrer dans le Royaume !
Ils comprennent l’enseignement de Jésus comme une expérience qui les invite à renoncer à la vie terrestre pour entrer dans la vie éternelle.
Dans sa réponse, Jésus leur propose une autre voie, celle du Verbe fait chair, celle de l’Incarnation de Dieu.
Il sait que si l’homme ne peut pas vivre sur ses assurances humaines, sur ses attaches terrestres pour entrer dans la vie divine, l’homme ne peut pas davantage vivre sans relations humaines.
Jésus ne propose pas un chemin qui serait un soupçon porté sur la vie, voire un dénigrement de la condition humaine, mais un chemin de bonheur où l’homme aura à vivre ici-bas l’anticipation du monde éternel.
S’il renonce à posséder pour posséder, il est invité à recevoir de Dieu tout ce à quoi il a renoncé : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres… Peut-être bien la même maison, la même famille, les mêmes biens, mais il aura à les recevoir comme un don de Dieu et non pas comme une richesse acquise à la force du poignet et qui est devenue pour lui une assurance-vie.
Et puis, il y a aussi cette nouvelle famille que donne le Christ, celle de son Église, celle de la communauté des disciples qu’il aura à découvrir comme des frères et des sœurs.
Il est une relation qu’il ne devra cependant pas chercher à retrouver ici-bas, celle de l’image du Père, car il sera appelé à faire l’expérience unique de la paternité de Dieu : « N’appelez personne sur la terre votre père ; car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux » (Mt 23, 9).
Il est enfin une expérience que les disciples auront à vivre et qui est inhérente à l’être même de disciple, celle de la persécution. Peu importe la forme qu’elle prendra, mais le fait de vouloir vivre dès ici-bas une anticipation du Royaume de Dieu, le fait de choisir de vivre selon les valeurs d’un monde qui ne passe pas, celui de l’éternité, nous conduira toujours à faire des choix qui ne seront pas toujours compris par nos contemporains et pourront entraîner le rejet.
Il sera alors essentiel de se souvenir toujours que ce monde n’est pas mauvais, ni à mépriser ou à fuir, mais un monde que Dieu aime et dans lequel il nous appartient de vivre, de l’aimer, et d’ouvrir sa finitude à une dimension et une expérience de l’éternité du Royaume.
26 Août