31 janvier 2025.
Commentaire RB 63, 1-9
1 Au monastère, les frères garderont le rang de leur entrée dans la vie religieuse, ou bien celui qu’ils ont reçu à cause du mérite de leur vie et par une décision de l’abbé.
2 Mais l’abbé ne troublera pas le troupeau que Dieu lui a confié. Il ne prendra pas de décisions injustes, comme s’il était libre de faire tout ce qu’il veut.
3 Il pensera toujours qu’il devra rendre compte à Dieu de toutes ses décisions et de toutes ses actions.
4 Ainsi, pour recevoir la paix, pour communier, pour dire les psaumes en public, pour se tenir au choeur, les frères garderont la place que l’abbé a décidée, ou bien leur rang d’entrée au monastère.
5 On ne fera jamais attention à l’âge pour donner les rangs, ou
6 En effet, Samuel et Daniel étaient des enfants et ils ont jugé des anciens (1 Samuel 3, 10-18 ; Daniel 13, 45-59).
7 C’est pourquoi tous les frères auront le rang de leur entrée au monastère, sauf ceux que l’abbé a fait monter plus haut pour de justes motifs, ou bien ceux qu’il a fait descendre pour de bonnes raisons, comme nous l’avons dit.
8 Par exemple, un frère est entré au monastère vers 7 heures du matin. Un autre, plus âgé et plus important, est arrivé vers 8 heures. Pourtant, celui-ci se reconnaîtra plus jeune que le premier.
9 Les enfants, eux, seront toujours placés sous l’autorité de tous, pour les maintenir dans le bon ordre.
Les Évangiles rapportent la dispute entre les apôtres pour savoir qui est le plus grand. Dispute qui fait toujours un peu sourire, et pourtant…
Notre vie quotidienne ne nous montre-t-elle pas à nos dépends combien ce genre de questions nous occupe et empoisonne nos relations humaines ? Combien de fois ne nous surprenons nous pas en flagrant délit de murmure ou d’irritation parce qu’un frère ne nous a pas montré d’égard, parce que l’on a pris notre place ou que l’on nous a coupé la parole, etc.
Autant de situations où nous pensons que les autres ont empiété sur nos plates-bandes ou qu’ils ont outrepassé leurs droits. Histoires banales de rivalités où l’on prend ombrage de la position de l’autre.
Qui est le plus grand ?
Cette question nous redit que la rivalité entre frères est et sera toujours là tant qu’il y aura des hommes. Car chacun estime avoir des droits, et mystérieusement peine à reconnaître ceux des autres.
Conception à courte vue qui parvient difficilement à reconnaitre aux autres le droit que l’on exige pourtant pour nous-mêmes !
Mystère de notre pauvreté et de nos blessures psychologiques et affectives qui provoquent en nous un besoin continuel de reconnaissance qui empêche souvent les autres d’exister à nos côtés ! Nous touchons à un point très profond de notre humanité en son vivre ensemble. Les rivalités trouvent leurs racines toujours d’une manière ou d’une autre dans le manque de reconnaissance.
Chacun doit essayer de comprendre pour lui-même comment il fonctionne en ce domaine. En parler, pouvoir nommer son ressenti est un premier pas.
Benoit, en ce chapitre 63, invite à ne jamais perdre de vue le regard de la foi, il nous remet dans l’ordre le plus profond : celui qui nous place sous le regard de Dieu.
En vertu de cet appel, nous sommes invités à nous réjouir de cette place unique que nous avons aux yeux de Dieu et au milieu de nos frères..
Dans le cœur de Dieu, chacun de nous est un fils très aimé. Cet amour veut nous rendre cette juste estime de nous-mêmes qui nous fait grandir facilement à nos propres yeux et dans l’accueil de nos frères.
10 septembre