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29 août

29 août 2024.

Martyre de saint Jean-Baptiste

Le Prophète est sacrifié à une femme

D’un sermon de saint Jean Chrysostome

Jean-Baptiste, un homme si admirable, un saint qui avait passé sa vie dans un désert, un Prophète, et même le plus grand de tous les Prophètes, le Fils de Dieu lui avait rendu ce témoignage qu’entre tous ceux qui étaient nés de la femme, il n’y en avait pas de plus grand que lui. Ce saint est sacrifié à la colère d’une femme ; sa tête est le prix de la danse d’une jeune fille.

Jean-Baptiste, le prophète, est livré à la fureur, parce qu’il a soutenu vigoureusement la Loi de Dieu. Qu’avait-elle donc, cette femme, à reprocher à ce saint ? Il ne lui avait jamais fait de reproche, car il s’adressait toujours à Hérode. Mais c’est sa conscience qui lui faisait sentir l’aiguillon d’un permanent remords. C’est sa conscience qui était le bourreau qui la tourmentait et la déchirait. Ce qu’elle endurait au dedans la rendait comme furieuse au dehors.

Elle ira donc jusqu’au bout de ses excès ; il semble qu’elle dise à Jean-Baptiste : si tu ne peux pas supporter de voir Hérode adultère, moi je le rendrai même criminel ; pour faire cesser tes interventions, je le forcerai à te tuer.

Voyez comme cela s’est terminé ! Qui ne serait pas frappé d’horreur de voir au milieu d’un festin, paraître sur un plat, cette tête sacrée toute ensanglantée ?

Hérode reste insensible, et encore plus sa femme.

Nous autres, le simple récit de cet événement cruel nous fait frémir.

Qu’aurions-nous éprouvé devant le fait lui-même ? Quelle ne dût pas être la réaction secrète des convives devant un tel spectacle ? La femme, elle, n’y trouve que du plaisir ; elle triomphe.

Voilà où peut nous mener la passion !

In Œuvres Complètes, tome VII, p. 376-377.