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Saint Louis de Gonzague, un flambeau resplendissant / Par le pape Pie XI

Saint Louis de Gonzague / 21 juin 2024.

Éclairé des lumières des vérités éternelles, Louis s’était proposé de ne rien négliger pour garder une innocence parfaite. Il persévéra dans cette résolution avec une telle constance que, du premier usage de la raison jusqu’au dernier soupir, il se conserva exempt de tout péché grave ; en particulier il garda si jalousement la fleur de sa pureté des plus légères souillures, qu’il mérita le surnom d’Ange, nom dont le peuple s’est toujours servi pour le désigner.

Mais qu’on n’aille pas dire que saint Louis possédait une telle perfection et plénitude de vertu parce que, grâce à un don extraordinaire de Dieu, il était exempt de ces combats intérieurs et extérieurs que trop souvent nous avons à soutenir contre notre nature déchue. En fait, bien que, par un insigne privilège, il n’ait jamais été troublé par l’aiguillon des sens, cependant, comme il était naturel dans une âme ayant de hautes aspirations, il ne fut pas entièrement libéré des assauts de la colère, ni des chatouillements de la vaine gloire. Et non seulement il refréna avec une énergie indomptable ces mouvements d’une nature un peu altière, mais en tout et partout il la tint soumise à l’empire de la raison.

Somme toute, il n’ignorait pas la pente naturelle de la faiblesse humaine et surtout il se défiait de lui-même. Aussi cherchait-il à se procurer l’aide de la grâce divine, en priant de jour et de nuit, plusieurs heures de suite, ayant recours à la divine clémence, invoquant la protection de la Mère de Dieu toujours Vierge, à laquelle il était affectionné plus qu’aucun autre. Par-dessus tout, sachant bien que dans la Sainte Eucharistie se trouvent la source et le soutien de toute vie spirituelle, il avait coutume de s’approcher de la Sainte Table toutes les fois qu’on le lui permettait pour en tirer des forces toujours renouvelées. Mais comme à la grâce divine doit toujours s’ajouter la coopération de l’homme, notre Saint, voulant conserver intactes l’innocence de la vie et la pureté des mœurs, joignit au culte très fervent du Saint Sacrement et de la Mère de Dieu, la fuite du monde et une telle mortification des sens, que la majorité des autres hommes peuvent bien l’admirer mais non l’égaler.

C’est une chose vraiment admirable et à peine croyable, que Louis de Gonzague, au milieu d’une telle corruption de mœurs, ait rivalisé même avec les esprits célestes par la pureté de son âme ; qu’au milieu d’une telle recherche du plaisir, ce saint jeune homme se soit signalé par une abstinence, une austérité de vie d’une rigueur singulière ; qu’au milieu d’une telle soif des honneurs, Louis les ait méprisés et dédaignés jusqu’à abdiquer de grand cœur le rang de prince qu’il avait par sa naissance, pour aller jusqu’à demander son admission dans une famille religieuse, où par vœu spécial, on se ferme l’accès aux dignités sacrées. Enfin, au milieu d’un culte immodéré pour la sagesse antique grecque et romaine, Louis fut si assidu à l’étude et à la pratique des choses célestes, que par un don spécial du ciel et par son industrie personnelle, il vivait l’âme tout absorbée en Dieu, au point que, dans ses contemplations, il ne souffrait d’aucune distraction.

Lettre Apostolique au T. R. P. Ledochowski -A.S.S., 1er Juillet 1926.