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27 octobre

27 octobre 2024.

Commentaire RB 33 (Introduction)

« Que personne ne dise sien quoi que ce soit ».

Le modèle de la première communauté chrétienne est ici fortement rappelé.

La communauté monastique voudrait imiter cette vie chrétienne en son idéal et en sa pureté originelle : « La multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme. Nul ne disait sien ce qui lui appartenait, mais entre eux tout était commun » (Ac 4, 32).

« Dire sien ce qui lui appartient ». Cette traduction du verset des Actes peut surprendre. Spontanément, nous pensons si cela lui appartient, il peut le dire « sien ».

En fait l’étymologie du verbe « appartenir » est éclairante. Venant du latin ad-pertinere, le verbe signifie « se rattacher à ». Pour être plus compréhensible, l’expression pourrait alors être traduite ainsi : « nul ne disait sien ce qui lui était rattaché »

(…) Dans la vie monastique, cette expression prend toute sa valeur : les choses, les objets ou les instruments nous sont attachés. Ils sont confiés à notre usage. Mais en aucune manière, ils sont notre propriété.

Nous le savons bien intellectuellement. Mais comment réagissons-nous lorsqu’il s’agit de laisser tel objet, ou de renoncer à tel cadeau qu’on nous a fait pour qu’il serve à tous ? Il nous est bon de réentendre avec ce passage de la RB, l’idéal originel de liberté par rapport aux biens.

Idéal évangélique de détachement et de renoncement pour marcher librement en profondeur. L’exigence est rappelée par Jésus dans l’évangile quand il envoie les apôtres, il leur demande de ne prendre « ni pain, ni sac, ni pièces de monnaie, ni tuniques de rechange (Mc 6,8-9) … »

Acceptons de revenir avec joie sous cette belle lumière évangélique. Ne manquons pas les occasions de nous séparer de ce qui ne sert pas. Ne faisons pas de réserve. Restons vigilants pour nous préparer intérieurement à nous détacher de ce qui fait notre univers actuel…pour être prêt lorsque viendra le moment de passer dans un autre emploi ou cellule…sans parler de l’ultime passage de la mort. Là nul ne pourra « dire sien quoi que soit ». Sa joie sera à la mesure de sa liberté à l’égard de ce qu’il laisse. Sachons cultiver cette joie dès maintenant.